Titre : Le Fantôme de l’opéra
Scénariste : Jean-Charles Gaudin
Dessinateur : Christophe Picaud
Coloriste : Joël Odone
Couverture : Stéphane Perger
Éditeur : Soleil
Parution : Août 2019
Prix : 15,50€
Après le succès de ses récents reportages pour le journal L’Epoque, Rouletabille s’intéresse à un mystère qui avait ébranlé l’opinion quelques années auparavant : celui du Fantôme de l’Opéra. Grâce aux documents fournis par un témoin direct, le journaliste a bien avancé dans ses recherches et est persuadé de son existence. Il lui reste toutefois quelques renseignements à obtenir, qu’il demande directement à celui qui se faisait appeler le Persan. Ensemble, les deux hommes retracent le cours des événements, des premiers décès à la révélation du talent de la jeune Christine Daaé, une voix exceptionnelle que le « Fantôme » prit sous son aile, menaçant tous ceux qui s’approchaient d’elle, à commencer par le vicomte Raoul de Chagny, amoureux transi de la belle…
« Voici donc le fameux fauteuil où la voix a l’habitude de s’asseoir… il n’a visiblement rien de magique! Cette loge est en tous points semblable aux autres! Tous ces gens se moquent de nous! Des enfantillages, rien de plus! »
Comment ?! Rouletabille mêlé au mystère du Fantôme de l’Opéra ?! Comment Jean-Charles Gaudin a-t-il pu commettre un tel sacrilège ?! Plus sérieusement, en choisissant d’adapter l’oeuvre de Gaston Leroux sous le nom de son plus célèbre héros, il devenait indispensable de commettre quelques arrangements avec les romans, sans toutefois les dénaturer. Le scénariste le fait d’ailleurs tout simplement, en imaginant une enquête postérieure au drame pour en éclaircir tous les secrets. Le journaliste n’intervient donc pas directement dans l’affaire, un choix qui permet aussi d’effectuer quelques ellipses et des transitions narratives qui allègent la lecture. Pour le reste, c’est évidemment très fidèle et adroitement mené. Christophe Picaud, déjà dessinateur du précédent volume, sert idéalement le récit par un trait réaliste et enlevé qui satisfera un large public. Les couleurs de Joël Odone, quant à elles, offrent de splendides séquences, que ce soit dans les lumières de l’opéra, dans les rues sombres de Paris ou dans ses sous-sols inquiétants.
Une adaptation maline qui tient ses promesses.
Arnaud Gueury
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