Titre : Proies faciles
Scénariste – Dessinateur : Miguelanxo Prado
Éditeur : Rue de Sèvres
Parution : Janvier 2017
Prix : 18€
Après un premier commercial d’une banque, deux enquêteurs sont appelés le même jour pour la découverte d’un autre cadavre, celui d’une directrice d’agence, vraisemblablement empoisonnée dans un bar. Très vite, l’imagination de l’inspecteur Carlos Sotillo fait le rapprochement et lui fait penser à un tueur en série. Vite rappelé à l’ordre par sa supérieure, ils doivent pourtant se résoudre au pire quand d’autres cadres, issus de différents établissements bancaires, sont tués les uns après les autres selon un schéma ordonné. Qui peut bien en vouloir au système ?
Miguelanxo Prado se fait le parte-parole des faibles broyés par le système bancaire et les magouilles – légales – des banques qui ont mis sur la paille, et parfois poussé au suicide, de nombreuses personnes, notamment en Espagne où la crise financière a été lourdement ressentie. Si cet album ne changera rien, il peut servir d’exutoire et appuyer sur des sujets sensibles et contemporains. La sensibilité de l’auteur espagnol se ressent dans ses personnages, révoltés et impuissants, qu’ils soient épargnants, retraités ou fonctionnaires. Tout à fait crédible dans son déroulement, enrichie par des recherches dans la presse, l’intrigue est solide et l’enquête prenante, sans tomber dans le mélo ou le drame social à l’émotion facile. Le style graphique, surprenant au premier abord par son crayonné poussé sans encrage, est d’une grande lisibilité et les tons gris accompagnent bien l’ambiance voulue.
Un album très actuel qui appuie là où ça doit faire mal.
Arnaud Gueury
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2 Responses à “Proies faciles”