Titre : Premier de cordée
Scénariste : Jean-François Vivier
Dessinateur – Coloriste : Pierre-Emmanuel Dequest
Éditeur : Editions du Rocher
Parution : Octobre 2017
Prix : 14,50€
Georges, le porteur, et Jean Servettaz, guide de haute montagne de Chamonix, accompagnent un client lors d’une course sur les sommets des Drus. Le temps se gâte et les deux hommes conscients des risques envisagent de faire demi-tour. C’était sans compter sur l’obstination de M. Warfield qui s’y oppose. Soudain l’orage frappe la montagne. La tension monte. Jean est foudroyé contre la paroi. Georges arrime son corps contre le rocher pour revenir plus tard le chercher et lui donner une sépulture décente. Mais la descente est difficile pour les deux survivants car Warfield devient fou. Les pieds gelés, Georges est amputé des orteils. Finie l’escalade ! Pierre se joint aux volontaires partis récupérer le corps de son père. Les conditions sont effroyables mais la volonté des hommes est sans faille jusqu’à ce que Pierre dévisse et qu’il faille le descendre dans la vallée. Trépané, Pierre survit alors que le corps de son père sera descendu puis inhumé. Mais, pour Georges et Pierre qui ne rêvaient que de montagnes, l’avenir est compromis car si l’un est amputé l’autre est garde des troubles de l’oreille interne et reste sujet au vertige. Leur volonté hors norme et leur amitié mèneront-elles les deux montagnards au sommet ?
Publié en 1942, le livre de Roger Frison-Roche est un très grand classique de notre littérature. Comment transcrire en BD un tel monument ? Est-ce possible ? Oui, et la preuve en est cet album criant de vérité sur une époque sans GPS et sans hélicoptère. Être montagnard, ne faire qu’un avec ces sommets, vivre la passion à l’état pur, n’a pas d’époque. Dans cet album, tout, des paysages grandioses au moindre piton, en passant par les tenues vestimentaires qui semblent rudimentaires de nos jours, nous immerge dans l’effrayante course menée par Pierre. Chamonix et ses montagnes sont magistralement illustrées par Pierre-Emmanuel Dequest en couleurs directes, et le lecteur éprouve les peurs, les craintes et les doutes des deux amis. Ce magnifique album redonne une nouvelle jeunesse au roman de Frison-Roche.
Dans la préface, sa fille Martine Charoy Frison-Roche écrit « le sujet peut toucher les deux publics, jeunes et adultes, le thème est éternel ». Et ça fonctionne : nous sommes touchés.
Aline Boyrie
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