
© 2018 Bamboo Edition
Titre : La Petite fille qui voulait voir la guerre
Scénariste : Jean-Yves Le Naour
Dessinatrice – Coloriste : Christelle Galland
Coloristes : Sandrine Cordurié & Magali Poli Rivière
Éditeur : Bamboo
Collection : Grand Angle
Parution : Septembre 2018
Prix : 14,50 €
Clémence a 10 ans et vit à Charnay-lès-Mâcon. Sa maîtresse demande à tous ses élèves de lui présenter un exposé sur un sujet de leur choix. Clémence n’est pas très inspirée jusqu’au jour où elle aperçoit son nom de famille gravé sur le monument aux morts. Un de ses ancêtres serait donc mort pour la France durant la Première Guerre Mondiale. Curieuse, elle a enfin trouvé son sujet et commence les recherches. Elle découvre à travers des lettres de son aïeuls dans le grenier de ses grands-parents et les archives départementales de Saône-et-Loire une autre facette de la « Grande Guerre », une guerre « invisible » qui se passe à l’arrière… Août 1914, son ancêtre voit son père répondre à l’ordre de mobilisation générale. Pour rester en contact avec son papa parti au front, elle lui envoie des lettres dans lesquelles elle lui raconte son quotidien en temps de guerre.
Depuis 2014, les commémorations du centenaires de la Première Guerre Mondiale ont mis en lumière, plus qu’auparavant, de nombreux aspects complexes, plus ou moins connus, d’une période sombre du XXème siècle. C’est le cas pour La Petite fille qui voulait voir la guerre. Jean-Yves Le Naour sait de quoi il parle, il est spécialiste du sujet. Du point de vue d’une enfant de 10 ans, il traite ici de la guerre qui se passe à l’arrière, celle qui est silencieuse, loin des obus et des massacres. Pour cela, il ancre son histoire dans le présent afin de créer un pont intergénérationnel avec le passé. Un dialogue s’installe ainsi au fur et à mesure entre les deux temporalités et nous montre entre autres qu’il ne suffit pas d’y être directement concerné pour s’y intéresser. Pour retranscrire cette triste réalité, Christelle Galland s’emploie parfaitement à détailler minutieusement l’époque, avec un trait fin et réaliste. Les enfants n’en seront que plus réceptifs. Le sujet est tellement vaste, les aspects de la vie à l’arrière étant nombreux. Ils sont d’ailleurs approfondis à la suite de l’histoire, dans des pages abondamment documentées. Une manière de prolonger et compléter la mémoire de ceux qui ont contribuer à l’effort de guerre.
Malgré la multitude des projets pour parler de ce sujet depuis quatre ans, La Petite fille qui voulait voir la guerre réussit à sa façon à transmettre pour ne pas oublier.
Geoffray Girard
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