Titre : Le Grand Banditisme. Une histoire de la pègre française.
Auteur : Jérôme Pierrat
Dessinateur – Coloriste : David B.
Éditeur : Le Lombard
Parution : Septembre 2018
Prix : 10€
Le grand banditisme en France ne suit pas le schéma classique des traditions mafieuses comme en Calabre (la ‘Ndrangheta), en Sicile (la Cosa Nostra), à Hong Kong (les Triades), au Japon (les Yakuzas) ou en encore à New York (la Yiddish Connection) entre autres. Le bandit français est indépendant, pas de structure hiérarchisée pour lui. L’organisation est horizontale. Un leader fédère un groupe et s’il est « neutralisé », de quelque manière que ce soit, son empire disparaît et un autre groupe prend le relais, à l’inverse des mafias qui existent au-delà de la perte d’un membre aussi important soit-il. Et c’est après la Seconde Guerre Mondiale et quelques trois millions d’armes abandonnées par les Allemands que le grand banditisme se développe pour atteindre une dimension jamais vue jusque-là. Notre société évoluant et les technologies étant de plus en plus efficientes, la pègre française a su s’adapter. La prostitution, les jeux, les cigarettes de contrebande, les braquages, puis la drogue, les arnaques bancaires, le trafic de voitures ont tenu le haut du pavé à différentes époques. Désormais, la finance, l’agro-alimentaire ou les denrées alimentaires sont les marchés ciblés. Et, bien évidemment, de grandes figures se sont succédées du début du XXème siècle jusqu’ à nos jours.
Après le brillant opus sur le tatouage écrit pour La Petite Bédéthèque des Savoirs, Jérôme Pierrat nous revient donc dans la collection pour parler du grand banditisme en France. L’approche y est chronologique, met en avant l’adaptabilité de la pègre française eu égard aux changements sociétaux et ne manque pas de parler des grandes figures ou gangs, connus et moins connus du grand public, qui ont pu défrayer la chronique. Pour exemple, nous pourrons citer Michel Kiejewski, qui ouvre cet opus, le Gang des tractions avant, René la Canne, les frères Buisson, les frères Guérini, Gaetano Zampa dit Tany Zampa, ou encore Francis Vanverberghe dit le Belge, sans être exhaustif bien entendu. Loin d’être monotone, ce déroulé est très intéressant par son contenu mais aussi et surtout grâce à la mise en images de David B (Hâsib et la Reine des serpents). Le dessinateur intègre dans de nombreuses vignettes une multitude de petits détails en relation avec les faits qui permet un autre niveau de lecture. Et plutôt que de le faire en noir et blanc, ce qui aurait pu être tout à fait à propos, c’est une trichromie qui est proposée aux lecteurs. Une touche chromatique supplémentaire qui fait que l’interprétation graphique n’en est que plus réussie. En fin d’album, Michel Kiejewski ferme logiquement la séquence d’ouverture et ce, de manière originale.
Une réussite de plus pour La Petite BDTK des Savoirs !
Stéphane Girardot
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