- Titre(s) : La Naissance d’un empire
- Scénariste(s) : Yves Sente
- Dessinateur(s) : Jorge Miguel
- Coloriste(s) : Delf
- Editeur(s) : Rue de Sèvres
- Parution : Août 2024
- Prix : 18,00 €
- EAN : 9782810201570
Omula et Rema ont pu grandir en cachant le secret sur leurs origines non terriennes, élevée par une mère adoptive redoutable qui en fait de fières et farouches mercenaires. Mais un quiproquo laisse croire à Lupavia que les deux soeurs sont les héritières du roi Numitor. La situation attise l’ambition d’Omula, qui décide de tout faire pour s’offrir un avenir plus glorieux, digne de ce qu’elle était amenée à entreprendre avant l’accident de son vaisseau spatial. Mais, après avoir découvert que l’ancien souverain était toujours envie et l’avoir remis sur le trône, les belles promesses s’envolent. Elle décide alors de réclamer une terre pour y fonder sa propre cité, plus progressiste et ouverte. Rema, elle, se sent exclue de ce projet ambitieux…
« Quoi qu’en disent les codes juridiques de Yagea que tu as lus pendant notre voyage, je reste le modèle étalon et tu restes le substitut. Quant à ma ville, elle s’appellera Umola, c’est clair? »
Après un premier tome très intrigant, dont on commençait à percevoir les contours au fil des pages, ce second volume va au bout des intentions des auteurs mais perd forcément beaucoup en charme et en mystère puisque l’intention finale est vite éventée. Yves Sente a voulu réinterpréter à sa manière – et à celle de notre époque, tant les tropes actuels sont nombreux – la naissance de Rome à travers ses frères fondateurs, ici deux sœurs vivant dans un affrontement quasi constant. L’idée est amusante, pas si saugrenue que ça dans sa façon de relire ce qui n’est qu’une légende façonnée par les siècles, mais cette conclusion manque sérieusement de surprises et d’émotion. Les événements se déroulent avec fluidité, reprenant et expliquant plusieurs points importants, mais l’intrigue se montre trop académique, trop linéaire et surtout trop prévisible. Tout est bien réalisé, mais la petite flamme qui pourrait transformer l’essai en œuvre palpitante ne s’allume jamais. Si le récit est assez plat, Jorge Miguel lui donne heureusement un dynamisme bienvenu. Avec l’efficace colorisation de Delf, le dessinateur portugais réalise un diptyque solide, visuellement très abouti. Personnages, décors et costumes sont une belle réussite qui donnera tout de même envie de s’intéresser à ce titre.
Une suite et fin à laquelle il manque un peu d’âme.
Arnaud Gueury
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