Titre : Soror
Scénariste : Laurent Genefort
Dessinateur – Coloriste : Alexis Sentenac
Éditeur : Comix Buro
Parution : Août 2019
Prix : 14,50€
Lorsque le jeune Brice se réveille après un long sommeil, il n’imagine pas combien de temps s’est déroulé depuis qu’il s’est perdu dans la jungle sud-américaine… ni même à quelle distance il est de l’endroit où il a grandi. Car celui qui l’a sauvé l’a ramené avec lui sur la planète Soror. Décontenancé par cette révélation, Brice n’a pas le temps de tergiverser car Jouve Deméril est de retour après un long exil sur Terre et souhaite se cacher parmi la foule de la capitale. En sa compagnie, le jeune garçon va tout apprendre de ce nouveau monde et de la révolte menée par son père adoptif…
« Avant de songer à mourir, vis donc! Tu verras, Soror n’est pas si mal comme patrie d’adoption. »
Dernier livre écrit sur le tard par Stefan Wul, Noô est un peu atypique parmi la production de l’écrivain. Plus imposant en pagination, paru près de vingt ans après les autres – les 11 premiers étant tous sortis entre 1956 et 1959 – le roman lorgne davantage vers la saga au long cours bien qu’on retrouve de nombreux éléments qui ont fait le succès de ses autres titres (voyage initiatique, planètes à la faune et la flore foisonnantes, aventure haute en couleurs). De toute la richesse de cette oeuvre, les auteurs ne doivent conserver que l’essentiel, comme dans toute adaptation, laissant encore curieux de voir comment sera abordé l’explication du Noô, au cœur de l’histoire mais plutôt complexe et un peu rébarbatif dans le livre. Pour cela, on peut faire confiance à Laurent Genefort, véritable spécialiste du genre et de Stefan Wul en particulier. Pour ce premier tome, il trouve comment opérer des raccourcis sans rien perdre et aller à l’essentiel des thématiques et du fond du récit, offrant à Alexis Sentenac (Sibéria 56) l’occasion d’user de son trait efficace pour retranscrire autant d’éléments en peu de cases. Son expérience lui permet de conserver une grande fluidité sur cet album, avec même le luxe de quelques très grandes cases ou pleines pages, et une propension à varier les ambiances par une colorisation très inspirée.
La très bonne adaptation d’un roman dense et délicat à aborder.
Arnaud Gueury
Réagissez !
Pas de réponses à “Noô #1”