Titre : Tome 3
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Anthony Pastor
Éditeur : Casterman
Parution : Septembre 2019
Prix : 15€
Brook demande à Run de l’aider afin de sauver Joséphine que son père a confié à Gloria. Cette dernière, ne pouvant pas la soigner avec ses connaissances, donne son consentement pour que son fils la mène sur Saarok pour voir un chaman kivik. Alors que Joséphine et Run approchent de l’île, toujours bloquée, avec la barque du cousin Pirka, les affrontements prennent une tournure beaucoup plus violente. Les forces spéciales anti-terroristes font face à des groupes de jeunes extrémistes radicaux qui ont rejoint les autochtones dans leur lutte contre le barrage. Pendant ce temps sur Kiga, Georg est sur le site de l’entreprise chinoise de prospection pétrolière. L’ingénieur y est une nouvelle fois victime d’une attaque du sniper qui tue malencontreusement l’ancien ministre Monsieur Xi, l’industriel qui finance les travaux du barrage. Après avoir fait diversion avec Markus pour que Run et Jo puissent partir tranquilles, Brook cherche Lintu, la mère de Kas, afin de la libérer. Il sait que ce sont les Guvs qui la retiennent prisonnière sur ordre de Bakran. Lars, quant à lui, a identifié qui était le tireur isolé et en fait part à Roka. Dans cette situation des plus chaotiques, Joséphine et Run apprennent la terrible vérité sur la malédiction des pierres Kafikadiks.
Annoncé comme l’album de conclusion de la première saison de No War, ce troisième opus est simplement excellent et largement à la hauteur de ce que l’on pouvait en attendre. Anthony Pastor nous révèle de nombreuses choses, comme l’identité du sniper ainsi que ses motivations profondes. On en apprend également plus sur le passé, peu reluisant, de Georg. L’auteur donne également à Brook, qui fait penser à Basquiat, un rôle important de catalyseur via son influence sur les réseaux sociaux. Le rythme narratif s’accélère et tout se bouscule. Sur Saarok, c’est la guerre, comme le dit Oruk, l’oncle de Run, qui cède à la colère et commet une grave erreur. Le binôme Roka / Lars est plus juste qu’on ne le pensait et Bakran, épaulé par les Guvs, révèle une âme de plus en plus noire. Ajoutons que la présence au Vukland des États-Unis et de la Chine ne présage rien de bon. Si Anthony Pastor maîtrise ses écrits et tient parfaitement ses personnages psychologiquement, il en est de même en ce qui concerne le dessin. Le trait a encore évolué de manière positive avec toujours plus de densité, la narration graphique est redoutablement efficace (notamment lors de l’opposition sur Saarok) et la palette chromatique s’est enrichie de nouvelles teintes qui apportent un réel plus au récit. L’univers mis en place à base de recherches, de créations et de projections d’événements contemporains font de cette fiction un vrai petit bijou. La suite promet d’être explosive ! En bonus « post prod », trois illustrations double page et un dossier sur l’histoire du Vukland.
Le défi que s’est lancé Anthony Pastor est relevé avec brio. #NoWarAddict #WeWantYouForNoWar !
Stéphane Girardot
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