Titre : Nick Cave – Mercy on me
Scénariste – Dessinateur : Reinhard Kleist
Éditeur : Casterman
Collection : Écritures
Parution : Août 2018
Prix : 23,95€
Tout commence en Australie dans les années 70 pour Nicholas Edward Cave. Avec son premier groupe, Boys Next Door, le jeune homme, issu d’une famille très religieuse, commence à se produire lors de concerts sur les scènes locales en faisant des reprises. Puis vient rapidement le moment où les Boys se rendent à Londres pour faire décoller leur carrière. Ils changent de nom et The Birthday Party fait son apparition à la fin des seventies, une formation qui vivra jusqu’en 1983. Une période durant laquelle les musiciens se rendent également à Berlin. À ce moment-là, le détonant mélange sex, drug & rock ‘n’ roll mène le rocker sur des chemins dangereux qui auraient pu avoir raison de lui. Cependant, Nick s’en sort grâce à la bienveillance de ses amis et d’Anita. Peu de temps après, il quitte The Birthday Party, provoquant ainsi sa disparition. De retour à Melbourne en 1983, Nicholas et Mick Harvey fondent ensemble Nick Cave And The Bad Seeds, groupe culte qui existe encore aujourd’hui. Cependant, avant d’en arriver là, le chanteur qui a commencé comme punk et se revendique plutôt du blues et de Johnny Cash au fil du temps, est passé par des périodes assez glauques et difficiles qui ont nourri et nourrissent encore son écriture.
Cet album de Reinhard Kleist déchire littéralement. Pour commencer, la couverture est complètement dans l’esprit de ce qui se trouve à l’intérieur de ce roman graphique, une discipline dans laquelle l’auteur excelle (Elvis, Johnny Cash, Castro…). C’est 100% à l’image de Nick Cave. Il s’agit à la fois d’une biographie et d’une histoire fantasmée, mêlant la vie réelle de Nicholas Edward Cave et l’intervention dans celle-ci des personnages de ses chansons et écrits où il en est le bourreau. Des mises en abyme vraiment troublantes et parfaitement maîtrisées ! Ainsi, ce sont cinq chapitres aux noms éponymes de mélopées (The Hammer Song, Where the wild roses grow et Higgs Boson Blues) et de livres (And the ass saw the angel) de l’artiste protéiforme australien (chanteur, auteur, compositeur, acteur, écrivain, poète…) qui vous invitent à une incursion dans sa tumultueuse existence. Cette dernière a largement influencé ses créations, et en particulier ses histoires d’amour, car c’est ce qu’il veut faire transpirer de ses textes. Raconter ce qu’il est en son for intérieur et créer une sorte d’alchimie avec son public afin de lui permettre de devenir quelqu’un d’autre durant un instant. Et c’est exactement ce qu’est arrivé à retranscrire Reinhard Kleist à travers le scénario mais également graphiquement via un noir et blanc des plus efficaces. Les quelques lignes de Nick Cave en quatrième de couverture le prouvent aisément. C’est puissant, sauvage, dangereux, romantique, mélancolique, triste et quelques rares fois joyeux ! Et bien sûr, l’idéal est de lire ce petit bijou en écoutant la playlist composée de tous les morceaux et paroles cités au fil des pages – y compris les reprises – qui existe sur Youtube : Mercy on me.
Une claque monumentale ! Un must have pour les fans de cette mauvaise graine qui a la grâce sur lui !
Stéphane Girardot
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Une réponse to “Nick Cave – Mercy on me”
14 juillet 2020
Knock out ! - La Ribambulle[…] causes et/ou très engagées. D’ailleurs, nous avions beaucoup apprécié son livre précédent : Nick Cave – Mercy on me. Et Knock out ! ne déroge pas à cette charte puisque le récit montre comment Émile Griffith a […]