Titres : Walking dindes & La Faille
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Turf
Éditeur : Delcourt
Collection : Terres de Légendes
Parution : Octobre 2018 & Mars 2020
Prix : 14,50€
Fiches du trombinoscope
Baltimore et le Sergent Bonvoisin : Enquêtent officieusement sur la disparition de la Reine Ophélie et sur le trafic de coloquintes découvert par hasard. Ne cessent de confondre l’un et l’autre la route des Six Près et celle des Cyprès. Découvrent fortuitement le responsable des champs de cucurbitacées.
L’inspecteur Roussin : Enquêteur officiel du royaume en ce qui concerne la disparition de la Régente. Malgré des techniques d’investigation poussées, avance peu. Cependant, possède une liste avec suspect n°1, suspect n°2, suspect n°3, etc.
Odilon Hidinou : Immédiatement arrêté et incarcéré après la fin du gala de bienfaisance. N’hésite pas à sortir de sa cellule pour dormir chez lui le soir. Prépare quelque chose avec sa fille Ondine. Réserve un petit tour à l’Inspecteur Roussin.
Ambroise Ier : À l’instar d’Hidinou, trompe tout son petit monde pour vaquer à ses occupations personnelles et illicites malgré sa résidence surveillée et son boulet électronique. Malfrat un jour, malfrat toujours ! Suspect n°1 de l’inspecteur Roussin.
Clément XVII : Héros de la bataille contre les dindes folles ayant envahi le château. Contrarié par Gonzague de Saint-Plomplon, le Grand Argentier du royaume qui lui annonce que les caisses sont vides, et par le faible niveau d’éducation de son page.
Chlorenthe d’Oxfols : Veut se marier à tout prix avec Arthur même en l’absence de sa mère. Suspect n°3 de l’Inspecteur Roussin.
Les Walking dindes : Malencontreusement libérées par Baltimore et le Sergent Bonvoisin. Mettent une sacrée pagaille dans la cité eauxfolloise. Envahissent le château. Résultat : il y a de la dinde pour Noël !
La Faille : Les travaux pour la réparer ne pourront être faits car il n’y a finalement que les 376 485 sous et des poussières ainsi qu’un bouton de culotte en laiton (de la collecte organisée par Ophélie) dans les caisses du Royaume.
Les deux albums commencent à peu près de la même manière dans les bois brumeux du Coteau des Ormes eauxfollois. Turf y met en scène le duo d’enquêteurs infatigables composé de Baltimore et du Sergent Bonvoisin dans des situations périlleuses. Dans le premier, les fonctionnaires de police font face aux dindes (encore !) et, dans le second, aux cagoulards d’Ambroise Ier (avec le petit clin d’œil aux éditions Delcourt sur la cagoule !). Notons que les progrès sur les enquêtes en cours ne sont pas importants. Finalement, celle de nos investigateurs préférés sur les coloquintes est bien plus avancée – merci au hasard ! – que celle de l’Inspecteur Roussin à propos de la disparition de la reine Ophélie. L’auteur prend son temps et impose ce doux rythme à ses lecteurs qui se laissent porter par celui-ci avec délice. Si Walking dindes (quel titre extra génial !) est axé sur les attaques des gallinacées et La Faille sur l’impossibilité d’en financer les réparations, les deux récits mettent également en avant l’habileté d’Ambroise Ier à gérer son gros trafic tout en étant en résidence surveillée et celle d’Hidinou à sortir de sa geôle pour préparer un nouveau spectacle – ou autre chose ? – avec sa fille. Le comique de situation, que le scénariste n’hésite pas à exploiter depuis le début, fonctionne à merveille car il est maîtrisé à la perfection. L’amour est toujours bien présent au cœur de La Nef des fous. En effet, Chlorenthe cherche à organiser son mariage avec Arthur au plus vite et Baltimore est tombé amoureux d’Ondine Hidinou dont il ne cesse de rêver à chaque fois que l’occasion s’en présente. Clément XVII, quant à lui, est extraordinaire en chevalier menant l’assaut face aux dindes tout autant qu’en maître d’oeuvre sans le sou pour réparer la faille. L’ensemble est toujours aussi loufoque et les dialogues dignes d’un Jean-Baptiste Poquelin. Les découpages et les mises en page du dessinateur sont efficaces mais un peu plus originaux dans le tome 10. Cependant, la qualité graphique globale des planches – dessin et mise en couleurs – est toujours aussi exceptionnelle. On ne peut qu’être émerveillé et époustouflé devant une prestation de cet ordre-là.
Double dose de plaisir à l’état pur !
Stéphane Girardot
Tome 9
Tome 10
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