Titre : Un cadavre en cavale
Scénariste : Jocelyn Boisvert
Dessinateur : Pascal Colpron
Coloriste : Usagi
Éditeur : Dupuis
Parution : Août 2019
Prix : 9,90 €
La journée s’annonçait pourtant belle. Yan partait à la rencontre de sa petite sœur, née le jour de la fin des cours. Mais le destin avait décidé d’être cruel : en voulant s’interposer dans une rixe, l’adolescent est mortellement touché par un coup de couteau. La famille passe aussitôt de l’allégresse à la détresse, et le pauvre Yan doit troquer contre un séjour six pieds sous terre son programme pourtant fun des grandes vacances. Ironie du sort, il devait jouer un zombie dans un film amateur réalisé avec son meilleur copain Nicolas. Mais pendant qu’il ressasse tout ça et s’en veut de quitter le monde avant d’avoir tout connu, il constate une chose un peu étrange : si son corps est immobile, son esprit est toujours allumé. Un an après sa mort, il parvient même à s’agiter dans son cercueil, et à jouer du clairon laissé par son frère dans sa dernière demeure. Nicolas, venu se recueillir, capte le son émis par l’instrument. Et si Yan devenait un zombie pour de vrai en respirant de nouveau l’air libre ?
Mort et déterré est d’abord un roman de Jocelyn Boisvert, paru en 2008. L’écrivain canadien l’adapte lui-même librement en bande dessinée, et bien lui en a pris semble-t-il. Les ingrédients d’une intrigue captivante sont ici réunis : un drame initial dans un milieu familial et adolescent, et la dose de fantastique qui va venir bouleverser et embellir une situation déprimante. Dès lors, on a envie de savoir comment va se dérouler ce retour inattendu. Ce premier album n’en donne que les prémices, mais elles sont suffisantes pour donner l’eau à la bouche et attendre fermement la suite. Yan est un personnage auquel on s’attache rapidement, et l’équilibre est bon entre l’émotion et la légèreté. Souhaitons une longue vie à notre mort-vivant et la bienvenue au catalogue de chez Dupuis. La filiation avec une série comme Les Nombrils est évidente, pas seulement parce que le scénariste et le dessinateur sont des compatriotes, amis et collaborateurs de Delaf, mais aussi parce qu’elle met en scène des adolescents et leur environnement avec un ton moderne et percutant, y compris graphiquement.
Plus fine qu’une simple histoire de zombie, Mort et déterré connaît des débuts très prometteurs en bande dessinée.
Nicolas Raduget
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