Titre : Mon fiston ma baston
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : David Snug
Éditeur : Même Pas Mal
Parution : Septembre 2019
Prix : 15€
En grand mélomane averti, et musicien lui-même – allez écouter Trotski Nautique (ou l’entendre, si vous êtes berrichon) – David Snug met directement les pieds dans le plat en nous mettant du Daniel Balavoine en tête pour toute la journée et, disons-le tout de go, c’est le plus gros défaut de cet album, comme nous allons le voir dans l’avis détaillé ci-après (le paragraphe suivant quoi). On s’éloigne cependant très vite de Balavoine pour découvrir un contenu de qualité labellisé Parental Advisory Explicit Content, ce qui est rare pour une BD. L’histoire est simple : sa femme ayant eu des petits soucis entraînant la mort, un homme se retrouve père célibataire et va tenter de survivre avec son enfant dans ce monde fou. En outre, leurs épisodes de vie ne vont pas manquer de dénoncer tous les travers de notre société.
Dans la construction de cette chronique, c’est la phrase finale qui est d’abord arrivée, preuve qu’elle résume bien l’avis sur cet album dans notre esprit. En général, on s’en fout de ce genre de détails (genre on est Hergé qui construit le synopsis du brouillon de sa critique) mais je dis ça pour ceux qui sont pressés. Vous pouvez directement aller à la conclusion en italique. Pour les autres, que dire de plus ? Mon fiston ma baston est de ces albums qui font plaisir à lire car ils sortent des sentiers battus et émanent de vrais éditeurs indépendants qui vont loin dans l’humour et ne se contentent pas du subversif light que l’on peut parfois retrouver chez les gros éditeurs bien en vue (ça balance fort, nous avons bu un soda gazeux). Dès lors, le hors-piste humoristique, sans risque physique immédiat autre que de se coincer une mâchoire en riant ou de se casser le pied si l’ouvrage nous tombe des mains – c’est un plus qui incite à l’emprunter (d’autant que le livre est léger donc faudrait vraiment mal viser et pas avoir de bol pour qu’il vous fracasse le pied en tombant et d’ailleurs il n’y a aucune raison de le lâcher car il est bien) – le hors-piste humoristique, disions-nous, permet d’admirer un certain sens du gag chez l’auteur, des répliques crues voire choquantes (vous serez prévenus) parfois combinées à une politesse exacerbée entraînant des situations improbables, du comique de répétition en veux-tu en voilà, et surtout une ligne claire du tonnerre de Brest (un hommage au maître figure d’ailleurs dans l’album, et il ne s’agit pas seulement de l’homme-lapin et de sa moustache de Plekszy-Gladz).
David Snug nous régale une fois encore de son humour absurde et du fruit de ses entrailles, garanti sans pesticides.
Nicolas Raduget
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