Titre : Le Cygne noir
Scénariste : Romain Sardou
Dessinateur : Carlos Rafael Duarte
Coloriste : Facio
Éditeur : Le Lombard
Parution : Novembre 2017
Prix : 12€
Maxence a quitté Constantinople pour oublier le départ de sa femme qui lui reprochait de toujours obéir à, mais aussi d’aimer, sa sœur Théodora. Pour ce faire, il parcourt le pays et travaille à sa façon pour la couronne. Toutefois, il n’est pas seul sur les routes car Offelus l’accompagne dans cette sorte de fuite en avant. Ensemble, ils arrivent à Byllis, en Épire, où ils constatent – non sans péripéties – qu’une fois encore de fausses novelles (nouveaux articles de loi) sont émises sous prétexte du nouveau Code Justinien mis en place en 534. Peu après, à Aulon, Maxence apprend de Pierre le Patrice qu’une secte secrète de fanatiques goths, très dangereuse et appelée Le Cygne noir, en serait à l’origine pour faire tomber l’Empire. De nouvelles informations qui lancent Maxence et Offelus sur une piste, à Varenne en Italie, tout aussi périlleuse que vitale pour ses souverains où un ennemi du passé resurgit avec plus d’une surprise dans son sac.
Les deux premiers tomes de Maxence nous avaient agréablement surpris tant par leurs qualités scénaristiques que graphiques. Ce troisième opus est du même acabit et captive très rapidement. Romain Sardou réalise un travail de nouveau très précis et bien documenté où l’histoire du personnage fictif de Maxence – qui évolue de manière significative – se mêle parfaitement à l’Histoire. Et ce, durant une période peu connue du VIème siècle qui se fait le témoin de la scission entre Rome et Constantinople. Les rouages du thriller proposé sont bien huilés et le récit dans sa globalité permet de s’instruire tout en se divertissant. Selon la structure mise en place précédemment, l’album commence par un passage de cinq pages qui révèle un pan du passé de l’Augusta Théodora cette fois-ci. Puis, avant d’entrer dans le vif du sujet, une double planche – qui en met plein les yeux – introduit le Code Justinien qui est le fait historique sur lequel s’appuie l’intrigue. Si la lecture est très intéressante, la retranscription graphique de Carlos Rafael Duarte en est juste époustouflante. Le trait réaliste du dessinateur brésilien est propre, élégant, percutant à souhait et vous embarque sans mal dans cette nouvelle aventure. À noter l’excellente performance de Facio (L’Or des fous) à la mise en couleurs qui contribue lui aussi au beau résultat final.
Un album une nouvelle fois très réussi.
Stéphane Girardot
Réagissez !
Une réponse à “Maxence #3”