Titre : Larkia
Scénariste : Ingrid Chabbert
Dessinateur – Coloriste : Patricio Angel Delpeche
Éditeur : Glénat
Parution : Mars 2021
Prix : 19,95€
Dans un monde voué à mourir, où la société a implosé, Larkia met au monde son fils au beau milieu d’une casse de voitures sordide. Heureusement Thesy est là pour l’aider et faire les gestes d’une opération qui sauve à la fois l’enfant et la mère. Dernier acte d’humanité pour la vieille femme qui meurt dans la nuit. Le lendemain de l’accouchement, Larkia, qui n’est pas totalement remise, et son petit garçon, dont les yeux restent clos, doivent partir sans vraiment savoir où aller. Malheureusement, ils sont très rapidement pris en chasse par des miliciens sans pitié et dotés d’un armement lourd qui veulent récupérer l’enfant. S’engage alors une fuite sans répit, une course-poursuite violente dont les réponses se trouvent dans le passé même de Larkia. Quelle en sera l’issue ?
Pour sa première incursion dans le genre post-apocalyptique, Ingrid Chabbert (Les Amies de papiers) nous propose un récit dont l’héroïne est directement inspirée de la Furiosa du film Mad Max: Fury Road. Une inspiration complètement assumée et revendiquée par la scénariste qui signe ici un « one-shot » brutal et sanglant. Nous avons donc affaire à un personnage principal fort, se trouvant dans une situation très délicate, qui fait passer un message qui l’est tout autant concernant la Femme mais questionne également sur l’état d’usure de notre planète et sur l’avenir de notre société. Le rythme narratif est assez élevé et nous immerge aisément dans cette course-poursuite très violente aux côtés de Larkia que nous ne pouvons soutenir que moralement, d’autant plus que des “flashbacks” nous expliquent le pourquoi de cette situation. Avec une fin ouverte, Ingrid Chabbert laisse habilement aux lecteurs le loisir d’en avoir leur propre interprétation et/ou d’espérer une suite… ce qui ne serait pas pour nous déplaire ! L’ensemble est mis en images de façon très énergique par Patricio Angel Delpeche (Elles se rendent pas compte). Le style du dessinateur argentin, très comics avec quelques touches de manga, colle à la perfection avec les intentions scénaristiques, bien aidé en cela par des pages pleines de grands aplats noirs et une colorisation adaptée.
Un premier essai réussi pour Ingrid Chabbert et une confirmation pour Patricio Angel Delpeche. À quand une suite ?
Stéphane Girardot
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