Titre : La Juste Mesure
Scénariste – Dessinatrice – Coloriste : Flavia Biondi
Éditeur : Glénat
Parution : Juin 2020
Prix : 17,50€
« Je tourne les talons ! » Mia vient de démissionner de son emploi dans un magasin de chaussures. La trentaine approchante, avec un désir de profiter de la vie avant qu’il ne soit trop tard et en même temps un profond ressentiment de ne pas avoir assez évolué, elle se sent perdue. Manuel est un écrivain idéaliste qui espère être publié un jour. Il a des rêves plein la tête, une idée précise d’un amour courtois et l’envie nouvellement pressante de s’engager avec Mia. Deux êtres qui s’aiment depuis une dizaine d’années mais qui se sont éloignés l’un de l’autre. Mais ils s’aiment ! Comment parvenir alors à être heureux quand un vide s’est installé entre eux ? Le bonheur se mérite et il faut parfois souffrir avant de pouvoir en profiter. Au milieu de leurs nombreux colocataires, Mia et Manuel doivent trouver leur « juste mesure ».
« Souffrance et plaisir. En recherche constante d’un équilibre entre tension et désir. À la recherche de la juste mesure. Pour résumer, c’est quand tu te calmes.
– Moi j’ai juste l’impression qu’il tournent autour du pot pour finalement se sauter dessus. »
C’est un cap à franchir que nous compte Flavia Biondi (Les Générations) avec La Juste Mesure. Celui de la trentaine et d’un premier bilan de la vie passée jusque-là. Elle apporte une touche de sensibilité et d’authenticité à l’histoire de jeunes adultes qui captive et surprend par sa maturité. Le récit suit Mia qui narre avec justesse son histoire d’amour avec Manuel. Bientôt trente ans et sans emploi, elle remet tout en question jusqu’à son couple. Flavia Biondi met ainsi en avant la dualité intérieure qu’on a (peut-être) tous connu, c’est-à-dire le tiraillement entre ce que l’on souhaite et ce que l’on attend de nous. La brève évocation du conte de Peter Pan souligne la difficulté de Mia à y faire face et à évoluer en tant qu’adulte. En comparaison, l’actrice entrecoupe son récit d’apartés médiévalo-romantiques pour présenter explicitement le caractère romantique et sentimental de Manuel. Cela permet une compréhension complète de la crise que traverse le couple. De manière réaliste, cette solitude est mise en scène avec finesse et sincérité. L’interaction entre les personnages est si fluide et semble si naturelle qu’il ne faut pas très longtemps pour s’identifier à cette histoire touchante.
Entre rêves, désillusions et attentes, le bonheur n’est que le reflet d’un équilibre souffrance/joie à trouver dans la vie.
Geoffray Girard
Réagissez !
Une réponse à “Juste Mesure (La)”