Titre : Arriver à bon port ou sombrer en essayant
Scénariste – Dessinateur : Stéphane Koza
Coloriste : Maya Mihindou
Éditeur : Le Lombard
Parution : Septembre 2017
Prix : 13,99€
San Francisco, avril 1907. Jack London, alors au sommet de sa gloire, décide de partir à bord du voilier The Snark pour faire le tour du monde. Un voyage audacieux pour un homme qui n’a jamais navigué auparavant et dont le romancier et aventurier estime la durée à sept années. Ses pérégrinations, en compagnie de sa femme Charmian et de son équipage de fortune, le mènent de l’île d’Oahu jusqu’à Port Résolution en passant par les Marquises ou Bora-Bora. Et quelles que soient les conditions, il ne cesse d’écrire pour couvrir les dépenses. Ainsi, au rythme de mille mots par jour, Jack London produit ce qui est d’ailleurs considéré comme son chef d’œuvre, Martin Eden, en même temps qu’il fait un compte-rendu de son périple pour la presse américaine. Le groupe connait de beaux moments et d’autres beaucoup plus difficiles. Malheureusement, le voyage s’arrête à Sydney en octobre 1908 quand le bourlingueur, malade, est hospitalisé. Il n’a pas fini son tour du monde mais il a néanmoins marqué une nouvelle fois les esprits.
Stéphane Koza (La Révolte des terres) – alias Maximilien Le Roy – plutôt que de réaliser une biographie dessinée de Jack London, a préféré se concentrer sur la tentative de tour du monde qu’il a entamée en avril 1907 au départ de San Francisco. Une approche intéressante où le scénariste dépeint autant les bons moments, les belles rencontres du groupe ainsi que certaines de phases d’écriture du romancier, notamment celles de Martin Eden, que les avaries essuyées ou encore les grains subis lors du voyage. Un épisode de sa vie qui ne fut pas de tout repos. Le caractère bien trempé de l’aventurier et écrivain américain est parfaitement mis en avant, de même que son engagement socialiste, très prégnant dans ses œuvres. Une intention appuyée par l’intégration plus ou moins judicieuse de « flashbacks » (en 1894 au pénitencier du Comté d’Erié, en 1897 dans le Grand Nord ou encore en 1905 lors d’un meeting en Californie par exemple). L’auteur fait également référence au classique de la Littérature Croc Blanc, une autre œuvre majeure de Jack London. Stéphane Koza use de sa plume mais également de son trait pour illustrer cette aventure. Un dessin très personnel où la mise en couleurs moirée de Maya Mihindou (Sabine) fait son effet et sur certaines illustrations, est force d’évocation.
Les fans de Jack London apprécieront.
Stéphane Girardot
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