Titre : Harden
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Joaquim Diaz
Éditeur : Le Lombard
Parution : Octobre 2019
Prix : 19,99€
Une guerre des gangs se prépare à Los Angeles. Les A.Caidos veulent asseoir leur suprématie sur les quartiers ouest et sud de la ville en détrônant les Black V.Bones. Pour cela, il prépare une offensive d’envergure et Tuko le chef des chicanos fait affaire avec Goran en ce qui concerne les armes. Conscients qu’ils ont besoin de toutes les forces vives, Carlos et Marco reprennent contact avec Ismaël Vasquez, un ancien membre, qui avait fuit ce monde glauque en s’engageant dans l’armée. Ce dernier n’a pas changé d’avis depuis son retour d’Irak et leur met une raclée car ils ont menacé sa famille – sa soeur Maria et son neveu Gabriel chez qui il vit – s’il ne les rejoignait pas. Marco n’a pas accepté cette humiliation en pleine rue. D’autant plus que son frère, Tuko, le rabaisse et lui fait comprendre qu’il n’est pas vraiment digne des A.Caidos. Il décide de faire un exemple et s’en prend violemment à la famille Vasquez. Une erreur qui réveille le monstre qui sommeille en Ismaël de puis son retour au pays. Sa vengeance personnelle, mêlée au chaos urbain provoqué par la guerre des gangs, brouille les pistes des enquêteurs des forces de police qui ont du mal à comprendre les faits. Quoi qu’il en soit, personne ne peut arrêter Papak et son action est « Sin Piedad ! »
C’est en septembre 2013 que nous avions découvert la série Harden avec Sin Piedad. Un premier tome qui nous avait énormément plu tant le travail de Joaquim Diaz y était impressionnant et le récit excellent. À la fin de celui-ci, la suite était déjà annoncée. Et depuis, nous attendons fébrile le retour d’Ismaël. Six ans et un mois plus tard, nous sommes récompensés. Bien au-delà de nos espérances. Le Lombard, plutôt que d’éditer un second volume, a décidé de proposer un « one-shot » pour vivre l’expérience d’une traite. Car il s’agit bien d‘une expérience, visuelle et scénaristique ! Une bande dessinée d’une rare violence – estampillée « pour public averti » – et aux dialogues ciselés dont chaque planche est très poussée via un dessin hyper léché. Nous retrouvons toutes les qualités énoncées dans notre précédent article et les sensations sont inchangées. C’est un pur bonheur qui envoie du lourd et déchire un maximum ! L’auteur enrichit graphiquement sa proposition avec des très belles phases de noir et blanc. Le rythme narratif est très soutenu d’autant plus qu’il est bercé par des paroles de morceaux de musique bien dans le ton. Comme le Mix de Prodigy du son Release Yo’Delf de Method Man, The man comes around de Johnny Cash, That’s coke de La Coka Nostra ou encore le phénoménal Monkey gone to heaven des Pixies qui accompagne le final. Et la liste n’est pas exhaustive.
Un album déjà culte et à part dans la production du Lombard où Joaquim Diaz ose tout, avec brio. On « surkiffe ! »
Stéphane Girardot
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