- Titre(s) : Le Goût du sang
- Scénariste(s) - Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Debuhme
- Editeur(s) : Le Lombard
- Parution : Mai 2022
- Prix : 17,95 €
- EAN : 9782803677054
Suite à une défaillance de son GPS ou à sa maladresse, Aldo finit dans le ravin avec sa voiture de location. Il faut dire qu’après neuf ans de prison, il a certainement perdu la main. Heureusement, il est non loin d’une habitation et arrive à s’y rendre afin de demander de l’aide. Le premier contact avec Lou, la propriétaire des lieux, est plutôt original car il tombe dans les pommes à la vue du sang chaud qui gicle d’une poule sans tête qu’elle prépare pour son repas. Lou est froide et peu liante malgré le fait qu’elle soigne les blessures d’Aldo. Et pour cause. Elle vient de tuer et de découper son mari que l’ancien taulard découvre dans le congélateur au hasard d’un petit creux dans la nuit. Il lui propose alors de faire disparaître le corps car, dans la famille, non seulement on est mafieux mais en plus on est boucher de père en fils. Manque de chance, le mari de Lou était le comptable de mafieux locaux auprès desquels il avait contracté des dettes. S’ensuit alors une série de quiproquos qui mène à des prises de décision des plus sanglantes !
Après un passage chez les éditions du Roc pour Tous foutus, Debuhme revient chez le Lombard où l’auteur, alors lauréat du Prix Raymond-Leblanc de la jeune création 2015, avait publié son premier album, De la nécessité d’avoir un ours chez soi. Le Goût du sang est dans la même veine que ce dernier, dans la mesure où le personnage principal est un antihéros très attachant et tout aussi décalé que les autres protagonistes. Et tous sont parfaitement construits. Les codes du polar y sont détournés et certaines situations ne manqueront pas de vous faire penser à la série Dexter ou plus récemment au film Barbaque. Si l’hémoglobine coule à flot, il en est de même pour l’humour et le comique de situations. Cela rend ce roman graphique des plus divertissants tout en mettant l’accent sur les relations obscures pouvant exister entre la mafia et le milieu politique dans notre société. Graphiquement, le style de Debuhme colle très bien au genre, avec un trait original et une douce mise en couleurs qui contrebalancent parfaitement avec la gravité et le côté gore de certaines scènes.
Un album divertissant et sanglant à souhait !
Stéphane Girardot
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