Titre : Le Chasseur et son ombre
Scénariste : Arnaud Le Gouëfflec
Dessinateur : Steven Lejeune
Coloriste : Roberto Burgazzoli Cabrera
Éditeur : Glénat
Collection : Grafica
Parution : Juin 2019
Prix : 13,90€
Albert Göring peine à prouver son innocence et son implication pour sauver les Juifs et toutes les personnes menacées par le Troisième Reich. Désespéré, il a rédigé une liste de 34 noms qu’il a personnellement sauvés. Mais comment convaincre quand on est le frère d’un « monstre » ? Sans preuve concrète, il est transféré au Tribunal de Nuremberg pour y être jugé. Sur recommandation du Major Parker, officier en charge de son dossier et neveu d’un des 34 noms de la liste, Albert Göring est libéré… jusqu’à son retour en détention en Tchécoslovaquie où il sera finalement déclaré innocent des faits qui lui sont reprochés grâce aux témoignages de nombreuses personnes soulignant son implication dans la Résistance et les vies qu’il a sauvés.
« Pourquoi, Albert? Pourquoi faits-vous ça? Parce que vous êtes croyant? Répondez-moi! Pourquoi vous sentez-vous obligé d’être si vertueux?
– Je ne comprends pas votre question, Karel. »
C’est un album fort en émotion qui clôt ce diptyque intimiste. À la lecture des premiers noms de la liste des 34 présentée dans ce second tome, nous ne pouvons nous empêcher de penser à une autre aussi bouleversante que le film qui l’a mise en avant au grand public, La Liste de Schindler. Ce sont évidement deux incroyables destins différents aux conséquences salvatrices et fortes à l’époque, qu’il est important de ne pas oublier. Ceci étant dit, Le Chasseur et son ombre continue l’exploration de la vie d’Albert Göring, de ses actes de résistance et de ses sauvetages de nombreuses vies. Toujours sous forme d’un huis-clos, Arnaud Le Gouëfflec enchaîne les témoignages forts et révélateurs et finit de convaincre le lecteur de son innocence là où le premier tome transmettait parfaitement le doute des Alliés face à ce personnage considéré comme ambigu. Une impression et des émotions que Steven Lejeune a su représenter sur des visages en plan resserré, jusqu’à des ambiances dramatiques, rudes et chaotiques de la période. Il est toutefois difficile de s’y retrouver dans la multitude de témoignages et de flash-back. Mais cette seconde partie fait le boulot et termine implicitement le diptyque d’une bien belle manière, sous forme de citation. Un bel hommage.
En définitive, Le Frère de Göring a su mettre au centre de l’histoire le lecteur et le rendre témoin d’un destin méconnu et des enjeux de l’époque.
Geoffray Girard
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