Titre : Les Fantômes de Séville
Scénariste : Tronchet
Dessinateur : Jérôme Jouvray
Coloriste : Anne-Claire Jouvray
Éditeur : Glénat
Collection : 1000 Feuilles
Parution : Mai 2021
Prix : 22€
1982, demi-finale de Coupe du monde de football entre la RFA et la France. Un match dont on parle encore aujourd’hui tant le traumatisme du côté français fut grand. Didier était minot quand le match eut lieu, depuis il a grandi avec la même passion pour ce sport mais avec toujours ce souvenir indélébile du vol de ce match. Sa passion, il la vit à fond, on pourrait même dire à l’extrême, au grand dam de ses proches. Alors qu’il se passe la rediffusion du match, il croit découvrir un détail passé inaperçu qui explique pourquoi la France a perdu. Il embarque son ami Fred, journaliste pour L’Equipe, dans une surprenante enquête…
« Ah, c’est toi?! T’aurais pu venir plus tôt!
– Ben écoute, la demi-finale 82, ça pouvait attendre encore un peu… C’est quoi l’urgence?
– Fred! Un détail que personne n’a jamais vu! C’est de la folie… Pourtant ça crevait les yeux! On a le scoop du siècle! »
Tronchet et Jérôme Jouvray sont tous les deux footballeurs amateurs, il n’est donc pas surprenant de les retrouver avec ce titre parlant de foot malgré tout accessible à tous les lecteurs. En effet, cette aventure – car c’en est une – va bien au-delà de la passion pour le ballon rond, c’est une enquête qui va mener les protagonistes aux quatre coins de l’Europe et revoir la vision de cet épisode du passé mais également un événement marquant de la jeunesse du personnage principal. Tronchet expose sa théorie à travers les 152 pages de l’album, c’est rondement mené et surtout il l’a fait vérifier par des spécialistes, dont les protagonistes de la fameuse soirée du 8 juillet 1982. On est embarqué avec intérêt dans cette histoire rocambolesque où la corde humoristique est utilisée pour contrebalancer le sérieux dont font preuve Didier et Fred avec leur enquête. Le trait de Jérôme Jouvray se prête d’ailleurs parfaitement à cela, l’expressivité de ses personnages passe en une fraction de seconde du sérieux à des mimiques quasi caricaturales, ce qui offre l’occasion de se marrer de leurs mésaventures. Anne-Claire Jouvray apporte la touche finale avec des couleurs qui ambiancent avec justesse les planches de son conjoint.
Une vision de cette finale maudite particulièrement bien mise en scène par un trio d’auteurs affuté.
Nicolas Vadeau
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3 Responses à “Fantômes de Séville (Les)”