Titre : Les Maîtres de l’évasion
Scénariste : Brian K. Vaughan
Dessinateurs : Steve Rolston, Jason Shawn Alexander, Philip Bond & Eduardo Barreto
Coloristes : Dave Stewart, Matthew Hollingsworth, Paul Hornschemeier & Dan Jackson
Éditeur : Urban Comics
Collection : Urban Indies
Parution : Octobre 2016
Prix : 17,50€
Au décès de son père, Maxwell Roth hérite d’une inattendue collection de comics et de produits dérivés relatifs à un héros oublié, le Maître de l’évasion. Il y plonge alors avec d’autant plus de passion qu’il n’est qu’un adolescent chétif et médiocre. Lorsque sa mère meurt à son tour, Max décide d’utiliser son héritage pour racheter les droits du personnage et de lancer une nouvelle série. A Cleveland, ville qui a vu naître Superman de l’idée de deux jeunes auteurs, puis des grands noms du comics comme Brian Michael Bendis ou Brian Azzarello, quoi de plus logique ? Avec son ami Denny comme lettreur et Case, une dessinatrice rencontrée par hasard, un héros oublié s’apprête à réaliser son plus grand tour de passe-passe…
Brian K. Vaughan met à l’honneur avec cette mini-série un héros de fiction né de l’imaginaire d’auteurs de fiction créés par le romancier Michael Chabon. Vous suivez ? Prix Pulitzer de la fiction en 2001, Les Extraordinaires Aventures de Kavalier & Clay donnaient l’occasion à l’écrivain de rendre hommage à ces auteurs juifs qui ont permis à la bande dessinée américaine de connaître un âge d’or : Jerry Siegel, Joe Shuster, Will Eisner et d’autres. Il y imaginait deux amis collaborant pour donner naissance au Maître de l’évasion. C’est cette série imaginaire que Vaughan met entre les mains de Max en lui confiant sa destinée éditoriale. Une double mise en abîme qui permet de traiter du monde du comics contemporain, avec ses travers et ses moments de bonheur. Cet hommage sincère et humble à la création artistique est principalement mené par Steve Rolston, tandis que Jason Shawn Alexander, Philip Bond et le regretté Eduardo Barreto réalisent de fausses pages de la série et un flashback final.
Double hommage au genre et à un roman qui possédait les mêmes intentions et les mêmes valeurs, déjà publié par Delcourt il y a quelques années sous le titre des Maîtres de l’évasion, The Escapists est une exercice de style brillant qui vaut le détour.
Arnaud Gueury
Réagissez !
Pas de réponses à “Escapists (The)”