Titre : Degas – La Danse de la solitude
Scénariste : Salva Rubio
Dessinateur – Coloriste : Ricardo Efa
Éditeur : Le Lombard
Collection : Contre/Champ
Parution : Septembre 2021
Prix : 17,95€
Deux jours après la mort d’Edgar Degas, le 29 septembre 1917, alors que la Grande Guerre bat toujours son plein, la peintre américaine Mary Cassatt se recueille devant le caveau de la famille de Gas. Elle a très longtemps été l‘amie la plus proche de l’artiste malgré leur relation houleuse. Malheureusement, une dernière dispute les a séparés de manière irréversible. Après ce passage au cimetière de Montmartre à Paris, Mary se rend à l’atelier où elle retrouve son compagnon de création à travers son journal intime, en quête de quelque chose de bien précis. Ainsi, elle redécouvre la vie de son ami, considéré comme étant hautain, irascible, antisémite, misogyne et bien d’autres choses encore. Un homme qui a toujours vécu seul et qui est mort seul. Intransigeant avec lui-même comme avec les autres, il était toujours en quête de l’art de son époque, détestait suivre un courant et souhaitait créer une nouvelle peinture, sa peinture. Ce qui l’a d’ailleurs mené à participer à la fondation du mouvement impressionniste, dont Mary revit l’épopée lors de sa lecture. Une plongée intimiste dans l’univers du Degas qui bougonne et de l’Edgar qui grogne.
Après Monet, nomade de la lumière, Salva Rubio et Efa s’attaquent lors cette nouvelle association à une autre grande figure de l’impressionnisme, Edgar Degas, qui en fût l’un des fondateurs. Force est de constater que le duo hispanique fait une nouvelle fois merveille tant au niveau du scénario que graphiquement. Le travail de recherche de Salva Rubio est des plus conséquents et d’une richesse incroyable. L’écrivain et historien réalise un déroulé chronologique rigoureux, très intéressant et parfaitement romancé, qui offre au lecteur un moyen de mieux appréhender la personnalité de cet homme au caractère bien particulier. Le récit est prenant et, malgré certaines caractéristiques négatives de l’artiste, le lecteur se laisse aisément séduire par ses côtés passionné et jusqu’au-boutiste dans son art. Lui qui considérait les ballerines, les blanchisseuses et les prostituées qu’il peignait comme des outils, est paradoxalement resté seul toute sa vie. Et puis il y a l’introduction et la conclusion, émouvantes, où intervient celle qui a été sa plus proche amie, Mary Cassatt, et qui aurait du/voulu être bien plus pour lui s’il avait souhaité/osé faire le premier pas. Un dossier de 17 pages, finement écrit par le scénariste, vient compléter cette œuvre marquante où chaque case, chaque planche est un hommage appuyé. En effet, Efa réalise une prestation époustouflante façon « Degas », essentiellement dans la mise en couleurs et la texture, où sont intégrées de-ci de-là certaines toiles du maître.
Un véritable régal pour les yeux et une nourriture pour l’esprit.
Stéphane Girardot
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Une réponse to “Degas – La Danse de la solitude”
24 février 2023
Publicado Degas, la Danza de la Soledad Degas, la Danse de la solitude, released |[…] Le travail de recherche de Salva Rubio est des plus conséquents et d’une richesse incroyable. L’écrivain et historien réalise un déroulé chronologique rigoureux, très intéressant et parfaitement romancé, qui offre au lecteur un moyen de mieux appréhender la personnalité de cet homme au caractère bien particulier. Le récit est prenant et, malgré certaines caractéristiques négatives de l’artiste, le lecteur se laisse aisément séduire par ses côtés passionné et jusqu’au-boutiste dans son art. Un véritable régal pour les yeux et une nourriture pour l’esprit. (La Ribambulle) […]