
Gilles Le Coz est un de ces auteurs que l’on a plaisir à retrouver en festival. Sous ses airs d’homme réservé se cachent une gentillesse et du talent à revendre. En pleine campagne de financement du second opus de sa série Yo-Yo Post Mortem sur Sandawe, nous avons décidé d’aller à sa rencontre en espérant lui donner un petit coup de pouce.
Bonjour Gilles, dans quel état d’esprit es-tu à moins de deux mois de la fin de campagne de financement sur Sandawe du tome 2 de Yo-Yo Post Mortem ?
Pourquoi tu me mets le stress, là ? Je fais relativement confiance aux édinautes qui me soutiennent. Le tome 1 a bien marché et les retours que j’ai sont bons. Après je peux me tromper, rien n’est gravé dans le marbre. Il reste effectivement deux mois, ça va passer très vite, je suis actuellement à 52%, il faut que j’arrive dans ce délais aux 75% pour la publication garantie. Donc, si vous voulez rejoindre l’aventure, n’hésitez pas, il y a encore de la place.
Le premier tome de la série avait, il me semble, été financé plus rapidement, comment expliques-tu cela ?
Ah non, pas du tout ! Sur le tome 2, j’ai récolté en moins d’un an autant d’investissements que sur le tome 1 en deux ans. Le premier tome à mis plus de deux ans à être financé, car au début de Sandawe il n’y avait pas de limitation de temps pour financer un album. Sur le tome 2 c’est différent, la durée du financement est limitée à un an pour arriver au minimum à 75% du financement, seuil à partir duquel le projet est sûr d’être publié par l’éditeur. A partir de là, on peut lancer la production de l’album, ce qui évite d’attendre les 100% pour commencer et ainsi réduire le délai d’attente de parution.
As-tu déjà commencé à réaliser des planches de ce tome 2 ?
Oui, quatre-cinq planches que j’ai mis sur le site. Le scénario est écrit ainsi que le découpage et j’ai commencé le storyboard des planches suivantes.
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Qu’est-ce qui attend tes lecteurs dans ce second opus ?
Dans Mourir n’a jamais tué personne, les passeurs d’âmes ne viennent plus chercher les défunts dans leur cercueil, on va comprendre pourquoi. Mais dans les situations les plus graves il reste un espoir : Bône, James Bône ! On va retrouver des personnages du tome 1 que je développe un peu plus dans ce tome 2, de nouveaux personnages également font leur apparition, dont une charmante défunte et un passeur ventriloque. Toujours ce mouvement de va-et-vient entre le monde des morts et celui des vivants d’où le titre de la série Yo-Yo Post Mortem. Et bien sûr de l’humour.
Tu as dédicacé l’an dernier à Funexpo (Salon international des arts, techniques et équipements funéraires), pensais-tu en réalisant cette BD te retrouver dans ce type d’événement décalé vis-à-vis des lieux de dédicaces habituels ?
Quand j’ai fait ce bouquin, c’était uniquement pour aller dédicacer là-bas ! (rires) Non, ça a été un concours de circonstances. Parmi mes édinautes de Sandawe, il y a une personne qui travaille dans le milieu funéraire (Valérie, si tu m’entends !) et qui a fait lire mon bouquin à une personne de la presse spécialisée. Cette personne a fait une chronique de mon album et m’a invité au salon.
Au final, comment cela s’est passé pour toi là-bas ? Le public a-t-il été réceptif ?
C’était mort ! Non je déconne. Ce salon n’est pas tout public, c’est réservé aux personnes de la profession, genre foire expo avec des stands. Je ne vous raconte pas les stands évidemment. Ça m’a permis de découvrir tout le côté caché de cette profession où les tabous ne sont pas de mise. Sinon je dédicaçais à coté d’un stand de cercueils, je dois dire que c’était… hum… comment dire… curieux. Sinon les gens sont comme vous et moi, hein ! Ils ne mordent pas, ils étaient réceptifs à l’univers que je leur proposais et ont beaucoup d’humour, contrairement à ce que l’on pourrait s’imaginer.
En tant qu’auteur, tu as l’expérience du crowdfunding mais également du canal traditionnel avec Nous irons tous au bois. Peux-tu nous livrer les avantages de chacun et les points moins sympas pour un auteur ?
Je n’ai pas une grande expérience de la profession, je n’ai fais que deux bouquins. Donc je ne raconterais que ma modeste expérience. Première expérience et première BD avec Mourir nuit gravement à la santé en crowfunding chez Sandawe. Donc tout était nouveau pour moi. Expérience enrichissante avec les édinautes, avoir un contact direct avec ses lecteurs c’est quand même pas mal du tout. Après il y un investissement en temps non négligeable sur cette plateforme, il faut animer son projet, tous les auteurs n‘ont pas forcément l’envie, le goût, où le temps de se consacrer à ça quand on a d’autres projets sur le feu. Personnellement je n’avais que cet album, donc ça s’est bien passé.
Ensuite j’ai signé chez Des Ronds dans l’O pour Nous irons tous au bois. Avec Alain Austini au scénario et Alexis Sentenac. D’ailleurs je viens d’apprendre que l’album a été sélectionné pour le prix des lycées à Angoulême. J’ai eu le prix Adolire des collégiens pour Mourir nuit gravement à la santé en 2015 donc pourquoi pas les lycéens en 2016. Belle expérience de travailler avec des scénaristes, toujours très enrichissant. De plus, Alexis étant dessinateur j’avais également son œil sur mon dessin. Ce projet m’a permis de travailler sur un traité différent graphiquement. Après les avances sur droits ne sont pas énormes chez les petits éditeurs, mais le feeling est bien passé avec Marie Moinard, l’éditrice, et ça c’est important pour un auteur.
D’autres projets dans les cartons ?
Pour l’instant non, je me concentre sur le tome 2 de Yo-Yo Post Mortem, Mourir n’a jamais tué personne. Je verrai après pour les autres projets.
Merci à toi d’avoir répondu à nos questions.
C’est moi qui te remercie.
Propos recueillis par Nicolas Vadeau.
Interview réalisée le 30 septembre 2015.
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