
© Rue de Sèvres, Paris, 2016
Titre : Corps et âme
Idée originale : Walter Hill
Scénariste : Matz
Dessinateur – Coloriste : Jef
Éditeur : Rue de Sèvres
Parution : Mars 2016
Prix : 18€
Frank Kitchen est un tueur à gages discret et efficace, dont les employeurs n’ont jamais eu à regretter de s’attacher ses services. Sa méthode rodée et sa froide détermination lui permettent de remplir ses missions sans mauvaises surprises. Hélas pour lui, le dernier contrat l’amène à se faire avoir par un homme en qui il avait confiance. A son réveil, Frank a la surprise la plus désagréable qui soit : il a été changé en femme ! En plus de devoir se faire à ce nouveau corps qui change sa perception du monde qui l’entoure, l’assassin doit retrouver la piste de ceux qui lui ont fait ce coup tordu…
Comme dans un film tel que Volte/Face, il faut rapidement accepter un postulat abracadabrant et évidemment peu crédible pour se plonger dans ce nouveau polar noir imaginé par Walter Hill et adapté au format de la bande dessinée par Matz. Car plusieurs éléments sont fantaisistes, surtout la transformation rapide et parfaite de Frank en femme. Au-delà de cette idée, le scénario est rythmé et souvent glauque, créant un récit sombre et vengeur au déroulement plus classique vers sa conclusion. L’originalité vient principalement du regard qui change sur ce personnage froid qui se retrouve si vite en position de faiblesse et doit contempler la société d’un autre angle. Ce changement est surement le point fort de cet album étonnant, qui risque de diviser en jouant pourtant la carte de l’audace, sans oublier le style visuel choisi par Jef, entre noirceur de l’ambiance et confusion des genres.
Loin du polar plus conventionnel de Balles perdues, une histoire inédite et surprenante.
Arnaud Gueury
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2 Responses à “Corps et âme”