Titre : Silence
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Loïc Malnati
Éditeur : Paquet
Parution : Novembre 2018
Prix : 16€
Quelque part dans le monde mécanique. Un père et son fils marche le long de la mer lors d’une fin d’après-midi. Ils se baladent avant d’assister à un évènement important, avant d’admirer le feu d’artifice. Sur le chemin, ils croisent un clown maladroit qui fait le pitre, un funambule en plein exploit à plusieurs mètres au-dessus du sol et ce monsieur à la canne accompagné de cette dame aux cheveux blancs ou encore cette femme au drôle de costume qui chante. Il y a de la joie et des émotions dans toute la ville. Puis soudain, c’est le silence ! Celui qui précède le drame ! Comme celui qui s’est installé chez Monsieur Pantin qui vient de perdre Madame Pantin. Elle s’en est allée dans les rouages de l’au-delà. Cependant pour continuer sa route en solitaire, l’automate se raccroche au souvenir de son épouse. Surtout, il tient la promesse qu’il lui avait faite en recueillant son dernier souffle : arroser sa fleur éternelle avec l’arrosoir – sans trou – rangé dans le placard de Julie l’araignée. Elle est si belle et incroyable !
Loïc Malnati (Wounded) nous embarque avec aisance dans cet univers steampunk en noir, blanc et gris qu’est le monde mécanique. Un monde fantasmé habité par des automates où les seules touches de couleurs représentent les sentiments et colorent les cœurs ou les pleurs. Au-delà de la réelle portée poétique des deux histoires présentes dans cette album, Silence et Fleur éternelle, la première (Silence) est lourde de signification puisqu’il s’agit d’un hommage. En effet, elle évoque l’attentat de la promenade des anglais à Nice le 14 juillet 2016 avec une belle métaphore et sans aucune violence. Même s’il y a peu de texte, la compréhension globale est parfaitement complétée par le dessin numérique expressif, très travaillé et les nuances aquarellées posées de-ci de-là. C’était une nécessité pour Loïc Malnati d’extérioriser cela, lui qui est depuis un certain temps déjà tatoueur dans cette ville meurtrie de Nice. Le rendu touche réellement. Ajoutons à cela la très belle maquette de l’album : un joli format carré, un dos toilé gris, une couverture avec des touches métallisées et une belle fleur éternelle en quatrième de couverture.
Un devoir de mémoire tout autant qu’un exutoire pour l’auteur qui réalise ici un très beau livre.
Stéphane Girardot
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2 Responses to “Contes Mécaniques (Les) #1”
17 avril 2019
Krys TOFFUne œuvre magnifique, tant dans le fond que dans la forme, et une chronique qui rend hommage à l’œuvre.
17 avril 2019
Stéphane GirardotJe plussoie Christophe ! Merci !