Titre : Les Marguerites de l’hiver
Scénariste : Xavier Dorison
Dessinateur – Coloriste : Félix Delep
Éditeur : Casterman
Parution : Novembre 2020
Prix : 14,95€
Le rude hiver s‘est installé dans le château et le taureau Silvio continue de faire régner la terreur sur la population. Non seulement les habitants travaillent avec ardeur en étant peu rémunérés mais, en plus de cela, ils doivent pendant une heure dite blanche, non-payée, ramasser du bois pour le grenier central, un bien qui leur est par la suite vendu. Une injustice face à laquelle la chatte Miss B. et ses acolytes, le lapin César et le rat Azélar, ne peuvent rester sans rien faire. Leur mouvement, « les marguerites », continue ses actions non violentes contre le dictateur. Le groupe, dont le nombre de partisans augmente chaque jour, refuse dans un premier de temps de porter le collier à grelot qu’il leur impose mais surtout réclame la gratuité du bois pour tous les animaux afin qu’ils puissent se chauffer. Pour appuyer leur requête, Miss B. et ses amis décident de ne plus en acheter et organisent des « sit-in » devant la fenêtre de Silvio. La douce féline arrivera-t-elle à repousser la tentation de violence qui touche certains ? Qui cédera le premier, sachant que si tous les animaux tombent malades à cause du froid, il n’y aura plus personne pour réaliser les corvées dont celle de la collecte du bois ?
Même si la pagination de ce second volume est moins importante que le premier (52 planches contre 66 pour Miss Bengalore), le plaisir est au rendez-vous. Et il est intense ! Le récit écrit par Xavier Dorison (Undertaker) est plus que prenant et des plus immersifs, mais également lourd de sens et chargé d’émotions. Et l’on se prend en cours de lecture, sans s’en apercevoir, pour l’un des animaux qui luttent pour la liberté, comme si nous subissions à leurs côtés toutes les injustices imposées par Silvio et sentions le froid nous glacer les os pendant les “sit-in” organisés pour obtenir de quoi se chauffer. Des sensations induites par une caractérisation des personnages extraordinaire mais aussi par une représentation graphique encore plus puissante que la précédente, certainement parce que l’enneigement intensifie les contrastes ou encore parce que Miss Bengalore et son pelage blanc y sont tellement lumineux. Félix Delep nous époustoufle et nous exhorte à travers son trait raffiné et sa mise en couleurs tellement juste à soutenir cette rébellion non violente voulue par “les marguerites”. Le dessinateur avait déjà fait très fort pour son premier album. Avec celui-ci, il confirme que son talent est juste immense et le hisse déjà parmi les très grands du 9ème Art ! Précision de l’éditeur : “la dernière page de cette histoire, contrairement aux autres, n’a pas été pré-publiée dans La gazette du Château. Elle est ajoutée ici à la demande des habitants du Château !” À bon entendeur !
Sublime ! Le Château des animaux est un “must have” !
Stéphane Girardot
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