Titre : Ceux qui me restent
Scénariste : Damien Marie
Dessinateur – Coloriste : Laurent Bonneau
Éditeur : Bamboo
Collection : Grand Angle
Parution : Août 2014
Prix : 21,90€
Après la mort de sa femme, la vie de Florent Vastel bascule. Il doit élever seul leur petite fille, Lilie, avec tous les risques de maladresse qui sont liés. Une fois devenue adulte, le père et sa fille finissent par se séparer à leur tour pendant deux décennies. À 70 ans, Florent, atteint d’Alzheimer, est perdu. Il veut revoir sa fille une dernière fois. Commence alors dans sa tête un voyage mouvementé, au cours duquel il combat sa mémoire, de plus en plus défaillante…
Damien Marie et Laurent Bonneau signent un drame poignant sur ce fléau des temps modernes qu’est la maladie d’Alzheimer. Les ingrédients qu’ils utilisent font que la recette fonctionne. Il y a tout d’abord une histoire de famille, comme beaucoup d’autres, qui évoque la relation père-fille et sa complexité. Ensuite il y a le développement via le prisme de la maladie. On se perd avec Florent dans ses souvenirs, ce qui est une manière de vivre son calvaire « de l’intérieur ». La chronologie de ses pensées est confuse, mais le lecteur est toujours guidé par les couleurs de l’album, utilisées pour servir de repères. Plus généralement, le graphisme de Laurent Bonneau est très réussi. Son trait, lui permettant de masquer des détails que la mémoire ne retient plus, se marie pleinement à la thématique de l’album. Le titre qui s’efface en couverture en est le premier exemple. En outre, le format généreux du livre lui permet idéalement d’exprimer son talent et de marquer les esprits.
Une œuvre touchante et graphiquement audacieuse. Inoubliable, pour le coup.
Nicolas Raduget
Réagissez !
Pas de réponses à “Ceux qui me restent”