Titre : Tome 3
Scénariste – Dessinateur : Andreas
Éditeur : Le Lombard
Parution : Septembre 2019
Prix : 29€
Capricorne, qui a retrouvé son nom (Brent Parris), peut retourner à New York mais il doit le faire à pied. En effet, le concept est tombé mais a laissé derrière lui un chaos où tous les moyens de communication et de déplacement sont hors service. Ainsi, il arrive dans un village de campagne dont certains habitants sont bien étranges. Notamment, un grand-père qui « chassent » les Chinois ! Et ses rares contacts avec les villageois ne vont pas avoir les effets escomptés. Une étape bucolique où il recevra au final une balle dans l’épaule tirée par un enfant qui torture des chats. Le voyage de retour aurait pu s’arrêter là mais, heureusement pour Capricorne, Patrick, un vieillard solitaire, le trouve évanoui et lui porte secours. Il croyait connaître les gens et il s’est trompé sur toute la ligne. Tout simplement parce qu’il est « incomplet ». Après sa convalescence, où il a enfin pris le temps de lire le livre écrit par Miriam Ery – sous l’influence des gants de Jefferson – mais a perdu la voix, il reprend la route et tombe sur une tribu silencieuse dans les montagnes enneigées. Brent Parris doit à nouveau faire face à un membre des « Mentors » dont la mort déclenche son départ. Puis il atteint enfin la côte et pénètre dans un bateau à l’abandon. Ce dernier sera le théâtre d’un rêve, qui le rendra « entier », et d’une opération salutaire, digne de la « Quatrième dimension », avant d’être son moyen de transport pour regagner sa ville : New York.
Cet avant-dernier opus de l’intégrale de la série regroupe Les Chinois, Patrick, l’album sans titre, Rêve en cage et L’Opération, cinq tomes qui peuvent s’apparenter à des « one-shots » mais forment en réalité un tout : le cycle du retour vers New York de Capricorne pendant lequel il redevient un être « entier » et où il assume certaines choses qu’il n’osait pas s’avouer auparavant. Si Les Chinois, au découpage classique et où la présence de Capricorne est sporadique, peut nous laisser penser qu’Andreas se repose sur ses lauriers, la suite prouve sans aucun doute le contraire. Patrick, l’album sans titre et Rêve en cage sont de véritables prouesses graphiques où le maître du 9ème Art se met en danger en sortant largement des zones de confort qu’on peut lui prêter. D’abord, avec un huis-clos, entre l’astrologue convalescent et Patrick, qui cherche à payer une dette, représenté uniquement avec des cases horizontales (Patrick). Ensuite avec un petit chef d’œuvre de narration visuelle via une bande dessinée sans titre, une couverture blanche, sans bulles, ni dialogues se déroulant dans la neige (l’album sans titre). S’ensuit Rêve en cage qui aurait pu s’appeler Rêve en cases car chaque planche est composée d’un gaufrier de vingt vignettes identiques où valsent de nombreux personnages. Le cinquième chapitre, L’Opération, nous replonge dans l’univers complètement fantastique de l’auteur dont nous avions l’habitude. Un certain docteur Aldus Vortex, aux origines extra-terrestres, y supprime les douleurs du héros dont il a besoin pour éliminer le Passager ! La trame scénaristique avance, des voiles sont levés mais des questions subsistent et d’autres s’ajoutent. Un pur bonheur !
Un cycle magistral qui ne fait que confirmer la maestria d’Andreas pour son Art !
Stéphane Girardot
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