On ne l’attendait pas forcément mais la sortie du tome 1 de Steve McQueen in Le Mans n’a certainement pas laissé insensible tous les fanas d’automobile qui ont eu l’occasion de voir cet album sublime. Nous avons posé quelques questions à l’homme qui est à l’origine de ce bijou, Sandro Garbo. Rencontre.
Ces dernières années, les BD sur l’automobile se sont multipliées et suscitent un vif intérêt de la part du public au point que certains éditeurs ont créé des collections spécialement dédiées. Avez-vous tenté de proposer votre projet à des maisons d’édition avant de lancer votre propre structure ?
Non. Je pensais, peut-être à tort qui sait, que je n’aurais pas la même liberté de création avec un éditeur. Ce projet concrétise ma passion pour les voitures anciennes et pour ce film, je pense que je n’étais pas prêt à accepter des contraintes, un peu comme Steve quand il a réalisé son film.
Quand on lit ce premier tome, on ne peut qu’être admiratif devant la beauté des planches. Comment vous êtes-vous organisés pour sa réalisation quand on sait qu’il y avait sept dessinateurs dans l’équipe ?
Sept dessinateurs dans quatre pays différents ! Pas simple en effet. J’ai d’abord adapté l’histoire sous forme d’un « chemin de fer ». Nous avons ensuite travaillé sur le storyboard avec Thomas Lebeltel. Une étape cruciale car je voulais absolument que l’on ressente la dynamique de la course. Quand une séquence était terminée, Guillaume Lopez dessinait les voitures, Florian Afflerbach les décors et Thomas les personnages. Puis une fois le résultat validé, Pierre Ménard passait à la mise en couleur. Jared Barel a repris tous les visages de McQueen alors que je travaillais avec Julien Dejeu sur les finitions.
N’a-t-il pas été compliqué d’adapter ce film mythique et trouver le juste compromis entre rester fidèle à celui-ci et apporter votre interprétation ?
En fait, ce qui a finalement mis d’accord tous les passionnés de course automobile, ce n’est pas l’histoire mais bien l’intensité et le réalisme des scènes de course. Quand je regardais le film, et je l’ai beaucoup vu, je voyais les cases que je pourrais réaliser pour sublimer ces scènes. Elles étaient là dans ma tête mais pas si simple de les mettre sur papier. En ce qui concerne l’histoire, je la trouve assez subtilement suggérée dans le film. Trop pour le format d’une bande dessinée. C’est pourquoi nous devions ajouter des scènes afin qu’elle soit compréhensible pour les personnes qui n’ont jamais vu le film et aussi pour rendre l’histoire plus dynamique.
Cette adaptation du film Le Mans en BD peut-elle selon vous donner envie aux lecteurs qui n’ont jamais eu l’occasion de le voir de le découvrir enfin à l’écran ?
En tout cas je l’espère. Le Mans reste un des films les plus impressionnants sur la course automobile et tous les fans devraient l’avoir vu au moins une fois pour comprendre le courage et le grain de folie qu’avaient les pilotes à cette époque.
Qu’en est-il du retour des lecteurs quelques mois après la sortie du tome 1 ?
Nous sommes ravis des retours que nous recevons spontanément. Je suis un passionné de voitures anciennes et d’art. Le résultat est vraiment comme je l’avais imaginé et voir que d’autres passionnés sont heureux quand ils lisent cette BD me réjouit. Je suis comblé.
Le premier tome a été réalisé en trois ans, quand peut-on espérer découvrir le tome 2 en librairie ?
Nous avons beaucoup appris avec ce tome 1 et nous espérons le sortir fin 2018, mais jamais nous ne ferons de concessions, ni sur la beauté, ni sur la qualité de l’histoire que nous voulons raconter dans cette 2ème partie.
La maison d’édition Studio Garbo a été créée pour éditer cette série. Est-il possible de voir d’autres titres publiés avec cette structure à l’avenir ?
Oui. Nous avons déjà plusieurs projets à nous dans les cartons qui devraient ravir les lecteurs et nous avons reçu plusieurs propositions que nous étudions.
Vous dites que Steve McQueen vous est apparu une nuit pour vous donner comme mission de réaliser cette adaptation en BD. Qui, selon vous, pourrait à l’avenir vous réveiller pour vous donner une mission semblable ?
Ceci doit rester une surprise pour les lecteurs mais oui, j’ai plusieurs rêves en réserve ! Espérons que les stars du grand écran ne se pressent pas au portillon sinon mes nuits vont être bien remplies (rires).
Merci à vous d’avoir répondu à nos questions.
Et merci pour cette interview fort sympathique. A la passion !
Propos recueillis par Nicolas Vadeau.
Interview réalisée le 28 mars 2017.
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