Sorti en décembre, le quatrième opus de L’Armée de l’ombre conclut la série, l’occasion de faire un bilan avec Olivier Speltens. Rencontre.
Le quatrième et dernier tome de L’Armée de l’ombre est sorti il y a quelques semaines. Quel sentiment t’habite en sachant que tu fermes un chapitre dans ta carrière ?
Le sentiment d’une tâche accomplie. Même si j’ai du mal à me satisfaire de mon travail, le fait que la série ait rencontré un certain succès auprès du public est pour moi une grande satisfaction. Je peux dès lors repartir sur de bonnes bases, sachant que les lecteurs attendent ma prochaine série.
Tu es passionné par la Seconde guerre mondiale, qu’est-ce qui t’a poussé à traiter du front russe du côté de l’armée allemande en particulier ?
Le simple fait qu’après avoir lu pas mal de choses sur la WW2, je me suis rendu compte que, dans le domaine de la BD, il n’y avait pas grand-chose de fait sur ce sujet en particulier. Je me suis dit que si l’histoire était traitée de façon la plus impartiale possible, sans aucune intention de glorifier un régime qui me dérange profondément, cela pourrait intéresser un lectorat féru de WW2. Le front de l’Est est une période de la guerre très importante et qui est pour nous relativement méconnue car assez lointaine.
Lorsque tu as signé cette série aux éditions Paquet, tu l’avais fait en étant sûr de voir les quatre tomes publiés, ce qui est plutôt rare actuellement dans l’édition. As-tu travaillé de façon plus sereine que pour tes précédentes publications ?
Non, pas vraiment. Je travaillais auparavant pour les éditions Joker et tout se passait très bien. Mes deux séries précédentes n’ont pas rencontré le succès attendu mais j’ai toujours eu de bonnes relations avec mon précédent éditeur. Bien sûr, lorsque j’ai eu les chiffres de ventes du premier tome de L’Armée de l’ombre, cela a un peu changé car je suis passé dans la catégorie des auteurs pour lesquels « on y croit beaucoup ».
C’était également la première série que tu réalisais en tant qu’auteur complet, pas trop compliqué de travailler seul ?
C’est bien sûr plus long mais cela me plaît beaucoup. Surtout dans un domaine assez pointu comme la WW2 où il faut s’y connaître un minimum. Je peux également mener mon histoire comme je l’entend, sans en rajouter car j’ai toujours considéré que la WW2 se suffisait à elle-même.
As-tu reçu des conseils de la part de ton éditeur ou d’historiens ?
Non, mon responsable éditorial, Pol Beauté, a eu l’intelligence de me dire dès le départ qu’il ne s’y connaissait pas suffisamment pour intervenir dans le scénario, sauf pour de petites choses. Par contre, il est très attentif au dessin, à la couleur et au découpage des planches. Bien sûr, après le succès du tome 1, j’ai eu de nombreuses propositions d’aide de la part d’historiens ou de lecteurs férus de WW2. Je n’hésite pas à faire appel à eux lorsque je coince !
Au même titre que Romain Hugault avec la collection Cockpit ou Olivier Marin avec Calandre, tu es l’auteur qui a impulsé la collection Mémoire. Fier de cela ?
Oui, bien sûr ! Créer une collection pour votre série est vraiment sympa. J’espère juste qu’elle s’enrichira rapidement de bonnes séries historiques.
Es-tu impliqué dans le choix des publications de cette collection ?
Effectivement, Pol n’hésite pas à m’envoyer des projets pour me demander mon avis, pas uniquement pour la collection Mémoire.
L’Armée de l’ombre terminée, as-tu déjà un projet de série signé ? Toujours dans la collection Mémoire ?
Oui, ma prochaine série portera sur l’Afrika Korps, un détachement allemand qui est intervenu en Afrique du nord pour donner un coup de mains aux Italiens, alors en difficulté contre les Anglais. On y suivra la vie d’un équipage de char (Panzer III pour les connaisseurs). Depuis le début (1941) jusqu’à la fin (1943). La série comportera trois tomes et comme vous l’aurez compris, elle trouvera bien sa place dans la collection Mémoire.
Merci à toi d’avoir répondu à nos questions.
Propos recueillis par Nicolas Vadeau.
Interview réalisée le 2 février 2017.
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