Flora Grimaldi était présente au dernier festival d’Angoulême, nous en avons profité pour lui poser quelques questions sur les séries qu’elle scénarise et en particulier Tib et Tatoum dont le troisième opus est paru à la fin de l’année 2015. Rencontre.
Un peu plus de quatre ans après la sortie du tome 1 de Tib et Tatoum, quel bilan tirez-vous de cette aventure ?
Le bilan est que l’on a trouvé notre rythme de parution qui est d’un album tous les deux ans. On se tient à ce rythme jusque-là puisque le tome 3 est paru pile deux ans après le tome 2, cela devrait être pareil pour le prochain opus. Sinon nous sommes très contents de l’accueil fait à la série, nous rencontrons beaucoup d’enfants qui disent aimer beaucoup cette BD ou bien encore les parents qui nous annoncent que leurs enfants apprécient les aventures de Tib et Tatoum. De tels témoignages font super plaisir.
Quand nous nous sommes rencontrés à Angoulême en 2012, vous émettiez l’idée plaisante que la série puisse être adaptée en dessin animé sans trop y croire. Aujourd’hui pourtant cela se concrétise. Pouvez-vous nous parler de cette adaptation et de la façon dont cela s’est fait ?
Les producteurs de GO-N Production nous ont contactés juste après la sortie du premier tome de la série. Fabriquer une série télé est quelque chose qui prend beaucoup de temps, notamment la recherche de financement. D’ailleurs, bon nombre de collègues auteurs, dont les droits ont été achetés, ont vu les projets d’adaptation tomber à l’eau. Les droits sont achetés pour une certaine durée et, si au bout de cette période rien n’est fait, l’auteur récupère ses droits. Je suis toujours méfiante mais à priori le dessin animé de Tib et Tatoum devrait voir le jour. Il devrait entrer en production très prochainement mais il y a déjà plein de choses qui ont été faites et ça fait super plaisir de voir ses personnages en train de vivre leurs propres aventures à l’écran.
Certains auteurs offrent carte blanche aux animateurs alors que d’autres suivent pas à pas la création du dessin animé tout en demandant au besoin des corrections. Vous avez plutôt quel profil ?
Je pense que la plupart des auteurs veulent participer aux adaptations mais c’est plutôt du côté des producteurs que ça coince en général. Nous avons la chance que nos producteurs aient été dès le début intéressés par notre série et la vision que nous en avions. Du coup, ils nous consultent à toutes les étapes de réalisation du dessin animé et c’est vraiment appréciable de se sentir écouté et compris. Evidemment nous avons bien conscience que l’on ne pourra jamais obtenir exactement à l’écran ce que l’on a réalisé avec la BD sauf si on s’investit à 100% sur le projet mais cela sous-entendrait que l’on délaisse notre travail dans la BD. Le médium fait que certaines choses qui passent en album, à l’écrit, ne peuvent pas être retranscrites telles quelles dans un dessin animé. Par contre, on y gagne autre chose, par exemple de pouvoir mettre des voix sur les personnages. Cette étape-là n’est pas encore passée donc nous espérons que ça collera à nos attentes. Au final, tant que l’esprit de la série est respecté, nous sommes satisfaits et c’est plutôt bien parti.
Le fait que Tib et Tatoum fassent partie de la famille Tchô a-t-il selon vous aidé à la popularité de la série avec pour résultat la concrétisation du dessin animé ?
Par rapport aux producteurs, je ne pense pas que ça ait eu de l’importance dans le projet mais il est évident pour nous que ça a été un plus. On a eu la chance, dès le premier album, de faire partie de ce magazine en étant prépublié. Cela nous a permis de faire connaître la série auprès des enfants dans les cours de récré sans pour autant obliger les parents à acheter l’album. La prépublication est quelque chose que j’adorais, cela nous permettait de vérifier les planches avant que cela sorte en album et donc de corriger des détails. Je déplore aujourd’hui la disparition du magazine Tchô, que ce soit en tant qu’auteure mais également en tant que lectrice.
Tib et Tatoum poursuivent leur petit bonhomme de chemin. Dans le tome 1 c’était la découverte, le tome 2 l’apprentissage et le tome 3 la tolérance. Que nous réservez-vous pour la suite ?
Bonne question, je suis encore en train d’y réfléchir (rires). J’ai des pistes évidemment mais je ne suis pas encore décidée. Vu qu’on en fait qu’un tous les deux ans, je peux me permettre de prendre mon temps pour y réfléchir, les idées que j’ai actuellement ne seront peut-être pas celles que j’aurais dans quelques mois.
Pouvez-vous nous parler de vos projets et albums respectifs à venir ?
Big Bang Cats #3 sort début février avec Anna Cattish au dessin et la suite de ma série de fantasy est également prévue au programme. Le premier tome, intitulé Bran, est sorti il y a un an, la suite s’inscrit dans l’univers d’Errance. L’album sortira au mois de juin avec toujours Maike Plenzke au dessin. L’histoire de ce second opus se déroulera chronologiquement avant l’histoire de Bran et racontera l’histoire de Macha. Les lecteurs devraient apprécier cette aventure car j’ai eu beaucoup de retours positifs concernant ce personnage.
Merci à vous d’avoir répondu à nos questions.
Propos recueillis par Nicolas Vadeau.
Interview réalisée le 29 janvier 2016.
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