Titre : Les Mains d’Illian
Scénariste : Hubert
Dessinatrice – Coloriste : Gaëlle Hersent
Éditeur : Soleil
Collection : Métamorphose
Parution : Octobre 2019
Prix : 19,99€
Isolée sur une presqu’île entourée de hautes montagnes, la ville de Solidor pourrait être totalement coupée du reste du monde si la flore ne s’était pas développée de si belle manière dans ses alentours. Réputée pour ses oiseaux, la cité en a fait sa fierté, chaque habitant rivalisant avec son voisin pour posséder le plus beau spécimen, celui dont le plumage et le chant fera sa richesse et son bonheur. Malgré tout son talent, le jeune orphelin Illian est encore apprenti-sculpteur, mais son habileté à créer des cages fait la renommée de son patron. Mais il aimerait plus : avoir un bel oiseau à lui, avoir sa propre affaire… et séduire la belle Flora…
« En apprenant le sort d’Illian, beaucoup trouvaient maître Koppel sans cœur. Le jeune apprenti ne faisait-il pas l’équivalent du travail d’un maître accompli simplement pour le gîte et le couvert? »
A l’image de plusieurs de ses créations, en tête desquelles la formidable saga des Ogres-Dieux, Hubert propose un autre conte doux-amer dont le style est immédiatement reconnaissable, avec une économie de dialogues compensée par des récitatifs soignés. Pour autant, le scénariste sait varier les tons, les ambiances et les messages sous-jacents. Ici, l’histoire d’Illian se fond aisément dans des sujets contemporains que les lecteurs identifieront au cours de la lecture, avec un message très clair contre le consumérisme aveugle qui afflige notre société. Au-delà de la dénonciation de ce fait, c’est aussi une très belle histoire, racontée dans un tempo lent qui permet d’apprécier les compositions de Gaëlle Hersent et laisse libre cours à son graphisme. L’exigeante collection Métamorphose met en avant des projets narratifs et visuels uniques, aussi la dessinatrice peut-elle se permettre des illustrations en pleines pages, voire en double-pages, qui participent pour beaucoup à ce rappel de la poésie et du dépaysement des lectures d’enfance. La suite suivra-t-elle la quête d’Illian ou découvrirons-nous d’autres cités comme Solidor ? Tout semble possible.
Une belle histoire, lancinante et maline, portée par le chant des oiseaux.
Arnaud Gueury
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