Titre : Cauchemars
Scénaristes : Jean-Blaise Djian & Frédéric Marniquet
Dessinateur : Alain Paillou
Coloriste : Tatiana Domas
Éditeur : Cerises & Coquelicots
Parution : Mars 2017
Prix : 15€
1958, dans le Wyoming. Stan Coleman, chroniqueur pour un magazine new-yorkais, a fait un long voyage pour interviewer le célèbre écrivain Jim Norton. Celui-ci a le succès trop discret d’après les lecteurs et écrire un article percutant serait une belle aubaine pour sa carrière. Seulement, la rencontre ne se passe pas comme prévu, l’auteur est resté mystérieux et peu bavard, voire agacé par les questions indiscrètes. Stan n’a pas grand-chose à écrire, aussi il simule son départ de Jackson Hole mais décide d’en savoir plus en espionnant l’auteur. Pendant ce temps, chez Norton, son fils Eddy et sa femme restent reclus, loin de tout visiteur. Eddy a juste le droit de côtoyer Ritchie, un voisin de son âge. Habituellement, les soirées sont ponctuées par des moments entre père et fils, celui-ci étant attentif aux récits lui dévoilant les futurs romans. Mais il en fait des cauchemars par la suite… cauchemars qui collent à la réalité. En effet, les intrigues de Norton racontent des faits qui se réalisent peu de temps après. Eddy commence à soupçonner ses parents, d’autant plus quand il découvre le corps de son ami Ritchie. Eddy s’échappe de la ferme parentale, sans bien comprendre ce qui se trame. Commence alors une course poursuite entre Eddy, ses parents et les agents de la CIA.
Cet album présente tous les ingrédients d’une bonne série B américaine où se mêlent mystères, complots et meurtres. Sur fond d’affrontements en pleine guerre froide, le sujet principal porte sur les capacités des deux armées ennemies pour acquérir la suprématie militaire. Parmi les armes secrètes des américains, l’un des domaines, dévoilé dans cette série, concerne les « pouvoirs parapsychiques ». Dans ce premier tome, la montée en puissance de l’intrigue émerge au bon moment, sans laisser le lecteur dans un scénario prévisible ni dans une histoire sans intérêt. La nature du personnage d’Eddy est révélée au fil d’une narration à suspense bien ficelée. Le scénario de cette nouvelle série confirme l’expérience et les talents de ses auteurs. De surcroît, le récit est illustré de façon efficace, dans l’intention de transporter le lecteur dans les années 60, avec des décors reconnus tels que ceux des films d’Alfred Hitchcock. Le dessinateur Alain Paillou s’est confié dans la presse, où il expliquait qu’il avait effectué des recherches poussées dans ce but. C’est une réussite ! Il déclare également dans cet article que la ferme familiale des Norton est en réalité la maison d’un certain Harrison Ford ! Peut-être un clin d’œil de l’illustrateur pour le célèbre Indiana Jones. Le synopsis et la conception graphique de cette BD en font une série à suivre. Bloody Words est ancré dans les années d’après-guerre fleurissantes socialement mais tout de même menaçantes diplomatiquement.
Une nouvelle série dans le paysage du genre avec laquelle on passe un bon moment.
Laurence Dhô
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