Titre : Les Tourments de Double-Face
Scénariste : Paul Jenkins
Dessinateurs : Jae Lee & Sean Phillips
Coloriste : June Chung
Éditeur : Urban Comics
Collection : DC Nemesis
Parution : Mai 2014
Prix : 15€
A Gotham City, les meurtres gratuits et inexplicables se multiplient. Père aimant massacrant sa famille, prêtre empoisonnant ses paroissiens, les plus innocents des citoyens sont maintenant devenus des tueurs potentiels. L’enquête du commissaire Gordon piétine devant ces affaires sans lien entre elles. Batman, lui, s’oriente rapidement vers un hôpital universitaire et le Dr Rousse, scientifique travaillant sur le génome et la dualité naturelle de l’homme. Ses travaux visant à faire fusionner les parts sombre et claire de chacun l’amène à soupçonner l’intervention de Double-Face, pourtant toujours retenu à Arkham…
En s’intéressant à la personnalité trouble de Double-Face et en l’opposant à Batman, Paul Jenkins s’attarde sur un des phénomènes les plus passionnants du Chevalier Noir. En effet, si celui-ci cédait à ses pulsions sauvages, sans retenue et sans le serment de ne jamais tuer qu’il s’est fait, n’aurait-il pas sombré comme Harvey Dent, tout aussi vertueux avant l’agression qui l’a défiguré et fait basculer dans le camp ennemi ? Ce combat « fratricide » entre deux amis aux destins opposés fait le sel de cette aventure réussie, tout en inventant un passé au super-criminel qui amène un nouveau regard sur sa schizophrénie. L’album mise ainsi davantage sur la psychologie que l’action, mais ne s’interdit pas un rythme élevé, soutenu par deux excellents dessinateurs qui apprécient ces ambiances glauques et tragiques. Jae Lee, puis Sean Phillips (Fatale), ont deux styles distincts, mais le passage de l’un à l’autre ne nuit pas à l’intrigue. Si l’artiste britannique semble plus à l’aise sur des polars poisseux, au rythme plus lent, il sait aussi s’adapter à un autre registre.
Une mini-série bien exploitée grâce à son duel central et quelques idées neuves.
Arnaud Gueury
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