Titre : Remède de cheval
Scénariste : Stéphane Betbeder
Dessinateur – Coloriste : Paul Frichet
Éditeur : Glénat
Parution : Février 2021
Prix : 14,95€
Dans leur long voyage vers la liberté et une terre où les animaux vivraient à égalité avec les hommes, Néo et ses compagnons se heurtent à leurs limites et à un monde qui n’est pas fait pour eux. Des tensions se font alors ressentir envers le jeune cochon qui, se fiant à son instinct, ne parvient plus à convaincre les autres et décide de suivre sa route seul. Suite à une maladresse de la petite génisse Cœur sur une aire d’autoroute, Bruce, toujours traumatisé par son passage à l’abattoir, et Renata se font capturer, tandis que Soasig et Ferdinand parviennent à s’échapper avant de tomber entre les mains d’un gérant de cirque…
« Quand on a une gamelle pleine qui nous attend, qu’on dort bien au chaud sur un coussin moelleux, c’est dur de conserver sa nature animale… Mais elle revient… elle revient toujours quand le besoin s’en fait sentir. »
Le premier tome de cet étonnant road-trip animalier était un vrai coup de cœur, autant dire que cette suite était attendue avec l’espoir que la qualité serait une nouvelle fois au rendez-vous. La barre était donc placée haut pour les auteurs, heureusement ceux-ci parviennent à réitérer leur performance, ce qui n’est plus vraiment une surprise maintenant. En approfondissant son sujet, qui aborde pêle-mêle l’élevage intensif, les communautés altermondialistes, les cirques et plus généralement la place de la faune sauvage dans le monde, Stéphane Betbeder réussit un petit miracle d’équilibre puisque cette dénonciation franche mais pas partisane sait aussi ménager ses moments d’humour et d’émotion avec une justesse remarquable. Chacun des personnages – et ils sont nombreux – est bien caractérisé, avec un vrai rôle à jouer dans cette fresque humaniste – ou plutôt animaliste – qui touche autant qu’elle fait réfléchir et divertit. Si Néo reste l’élément central de l’histoire, la relation entre Renata et Cœur, l’abattement de Bruce, les problèmes d’identité de Ferdinand ou la détermination du brave Flèche sont à l’origine de scènes magnifiques, magnifiées par le trait toujours formidable d’expressivité de Paul Frichet.
Une aventure forte et intelligente, tout simplement parfaite.
Arnaud Gueury
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