- Titre(s) : Allan Thomas Scott – Le Marin bandit
- Scénariste(s) - Dessinatrice(s) - Coloriste(s) : Sarah Belmas
- Editeur(s) : Sépia
- Collection : Zoom sur Hergé
- Parution : Avril 2022
- Prix : 12,90 €
- EAN : 9791033402039
Tout commence par le cauchemar récurrent d’un marin bandit qui s’apprête à sortir de prison. Allan, dont le visage vous sera peut-être familier, est tombé à cause d’un petit journaliste (célèbre pour ne pas écrire tant d’articles que cela). Alors qu’il sort de sa prison marocaine après avoir purgé sa peine, il est tourmenté par ses mauvaises actions et impatient de retrouver la femme qui l’attend. Mais peut-on échapper à son passé ? Une rencontre impromptue sur des quais déserts va décider pour lui…
« Je suis perdu au beau milieu de l’océan. La tempête fait rage, elle s’allie avec les vagues dans un vacarme assourdissant. Je sais qu’il ne me faudra pas moins d’une minute pour périr. Et ce n’est pas ce qui me fait peur. Ce qui me terrorise, c’est l’oppressement qui me serre la poitrine. La mer se fait juge, elle sonde ma vie et toutes les saloperies que j’ai commises. Et pour la première fois, j’éprouve des regrets. »
C’est un événement dans le monde tintinophile : pour la première fois sort officiellement – du moins autrement qu’en édition pirate – un album dérivé d’un des personnages de l’œuvre d’Hergé, habituellement si protégée. Cette chance a été offerte à Sarah Belmas par Renaud Nattiez, directeur de la collection Zoom sur Hergé. La jeune autrice la saisit parfaitement en livrant une œuvre très personnelle, à la fois lyrique et tragique, témoignant d’un vrai attachement à ce personnage d’Allan. Son trait très direct (décors épurés, grandes cases, gros plans sur les visages) est à la fois familier et très éloigné de celui d’Hergé. Cette ligne claire réinterprétée sans aucune prétention est assez séduisante. Le format carré est élégant et les couleurs sont douces. On pourra tiquer de temps en temps sur une réplique qui dénote ou un détourage graphique étrange, mais c’est la bonne surprise qui l’emporte. Ce court roman graphique est la preuve qu’on peut se faire plaisir en faisant référence à l’œuvre Tintin sans lui nuire. Espérons que l’avenir sera parsemé d’autres tentatives de ce genre.
Une nouvelle forme d’hommage graphique qui, s’il est toléré par les ayant-droits, devrait ouvrir la porte à d’autres.
Nicolas Raduget
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