Titre : Aiôn
Scénariste – Dessinateur : Ludovic Rio
Coloriste : Christian Lerolle
Éditeur : Dargaud
Parution : Mai 2019
Prix : 16,95€
Sur le chemin d’un retour vers la Terre, le capitaine Lexi Néel est sortie de son hyper-sommeil pour répondre à un signal de détresse émis depuis Aiôn, un satellite abritant une mission scientifique. Sur place, hormis un androïde, les laboratoires semblent abandonnés depuis des mois. En examinant les restes du professeur Lorentz, Lexi découvre un carnet indéchiffrable puis se voit désintégrée… avant de se réveiller dans la même base, occupée par un fringant Lorentz. En discutant avec elle, le scientifique constate qu’elle a fait un bond de seize ans en arrière, alors même que ses recherches portent sur le voyage dans le temps. De quoi valider son travail avant même sa conclusion…
« Soit vous êtes une incroyable mythomane… soit vous êtes la preuve que mes travaux ont abouti, et que vous avez trouvé un raccourci pour traverser notre espace-temps. »
Pour une première expérience dans le délicat domaine de la pure SF, Ludovic Rio (24h sur la ZAD) réalise un album plein de maîtrise. Son intrigue, plus fouillée qu’on pourrait le croire dans les premières pages, n’évite pas les écueils du genre mais s’en sort très honorablement. En jouant du concept du voyage dans le temps et de l’intelligence artificielle, casse-gueule pour bien des auteurs plus confirmés, il ajoute même un clin d’œil plus que logique au film Un jour sans fin. Si l’ensemble se montre un peu moins complexe et profond qu’attendu, avec des personnages assez simples et prévisibles, l’aventure de Lexi est tout à fait digne d’intérêt et accessible à des lecteurs qui ne sont pas spécialement attirés par ce type de récit de science-fiction. Avec son ambiance soignée, oppressante par son huis-clos, et des références loin d’être omniprésentes, Aiôn est aussi très agréable par son graphisme. Le dessin de Ludovic Rio ne joue heureusement pas la carte du minimalisme qui est souvent de mise dans ce registre. Signe d’une grande fluidité, l’album se lit assez vite malgré ses 128 pages.
Un one shot pas inoubliable mais tout à fait sympathique et clair.
Arnaud Gueury
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