Titre : Le Gang des Tractions avant
Scénariste : Rodolphe
Dessinateur : Gaël Séjourné
Coloriste : Jean Verney
Éditeur : Soleil
Parution : Janvier 2018
Prix : 14,95€
1946. Au sortir de la guerre, la police française est sur les dents pour mettre fin aux agissements criminels de Pierrot le fou et de sa bande, baptisée « le Gang des Tractions avant ». A plusieurs reprises, le bandit est sur le point d’être arrêté, mais son audace et son mépris de la vie le sortent des pires situations. La situation inquiète le gouvernement, toujours fragile par sa proximité avec d’anciens collaborateurs. Pierre Loutrel, lui, a touché à tout, surtout à la Gestapo française, avant de jouer les résistants à la fin du conflit. Justement, une victime de sa violence pendant l’Occupation a refait surface et n’entend pas lâcher l’ennemi public numéro 1…
A travers cette histoire aussi véridique que possible, sur laquelle Rodolphe s’est particulièrement documenté, et qu’on lit comme un fabuleux roman policier, plein de rebondissements, de crapules ambivalentes et de vrais tueurs sans pitié, c’est un pan de l’Histoire contemporaine assez peu connu qui se dévoile. Car la Libération n’a pas rendu une France nette coupée entre bons et mauvais citoyens, les uns fricotant souvent avec les autres par intérêt politique ou financier, certains passant même d’un camp à l’autre suivant le vent. La vie de Pierre Loutrel témoigne aussi que la violence de l’époque, assouvie durant la guerre, ne s’était pas étanchée, bien au contraire, et que la société n’était plus faite pour des hommes comme lui. Captivant, plein d’anecdotes parfois surprenantes, le récit oscille entre présent et passé pour également dévoiler les histoires de ses complices, à commencer par Jo Attia, personnage finalement plus complexe, à qui Gaël Séjourné redonne vie d’un trait magnifique de réalisme. Cette époque des années 40 semble faite pour lui, même si on sait à quel point il excelle dans tous les registres.
Une biographie fascinante par sa description de la société plus que par son « héros » arriviste et sans scrupule.
Arnaud Gueury
Réagissez !
Pas de réponses à “A la vie, à la mort ! #2”