Titre : Wyatt Earp’s Last Hunt
Scénariste : Olivier Peru
Dessinateur : Giovanni Lorusso
Coloriste : J. Nanjan
Éditeur : Soleil
Parution : Octobre 2019
Prix : 15,50€
A la demande d’un vieil ami, l’ancien marshal de Tombstone Wyatt Earp se rend à San Francisco, bien loin des patelins crasseux et reculés où sa légende s’est forgée à coups de colt. Dans cette grande ville gagnée par l’urbanisation, ce sont les banquiers et les investisseurs qui dirigent, de quoi même déstabiliser un homme comme lui. D’autant que Lucky Cullen est mort, le visage brûlé et étripé comme un animal. Pour venger son vieux compagnon, Earp décide d’enquêter. Quelques pistes laissées dans des carnets et des renseignements glanés dans des tripots vont lui ouvrir des portes. Car tout le monde rêve de rencontrer le grand Wyatt Earp, surtout le mystérieux tueur qu’il pourchasse…
« On ne peut pas dire que vous soyez le meilleur ambassadeur de votre propre histoire. Vous êtes un assassin… vous venez de tuer votre propre légende. »
Cet album proposé en ouverture d’une collection dédiée aux légendes de l’Ouest est un peu déstabilisant car il faut vraiment s’y plonger pour comprendre les intentions des auteurs. On aurait pu croire à une suite de sages biographies ou de BD présentant des instants marquants de la vie de ces hommes à part. Mais il n’en est rien. Olivier Peru ne s’attache à aucun moment véridique du parcours de Wyatt Earp puisque son récit est une pure fiction. Toutefois, si n’importe quel personnage fictif pourrait en être le héros sans rien gâcher, le scénariste s’appuie sur la personnalité de l’ancien chasseur de bisons, son aura et son expérience pour dépeindre un homme loin des lieux qu’il a arpentés, dans un monde qu’il peine à comprendre et qui augure l’arrivée d’un autre siècle où la violence et les coups bas sont beaucoup moins francs. Ce contraste est surement ce qu’il y a de plus intéressant dans ce premier one-shot, hormis bien sur le très bon dessin de Giovanni Lorusso (Médicis) et la colorisation parfaitement adéquate de J. Nanjan. L’ambiance californienne de fin de siècle est saisissante et donne le ton des futurs albums, à commencer par celui qui sera consacré à Billy The Kid.
Une série qui devrait intéresser les amateurs de grandes figures de l’Ouest n’attendant pas une véracité exacerbée.
Arnaud Gueury
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