Titre : Shingouzlooz Inc.
Scénariste : Wilfrid Lupano
Dessinateur – Coloriste : Mathieu Lauffray
Éditeur : Dargaud
Parution : Septembre 2017
Prix : 13,99€
Alors qu’ils s’apprêtaient à arrêter un androïde renfermant deux paradis fiscaux dans ses circuits, Valérian et Laureline voient débouler un M. Albert furax voulant trucider les Shingouz. Le retraité débonnaire n’avait sans doute jamais perdu son sang froid de la sorte, et pour cause ! Les trois as du renseignement tarifé ont commis une boulette d’ampleur cosmique : pour diversifier leurs gains, ils ont créé une société, la Shingouzlooz, leur permettant de devenir propriétaires de planètes inconnues. Mais, par un coup du sort spatio-temporel, une sonde a atteint la Terre avant l’arrivée de la vie. A peine possesseurs, les Shingouz l’ont perdue aux cartes ! Tandis que Valérian est contraint de poursuivre sa mission, Laureline décide d’aller voir l’acquéreur de sa planète…
Après des mois d’exposition – ou de matraquage – médiatique en raison du film de Luc Besson, Dargaud publie la deuxième aventure dérivée de la saga, plusieurs années après une première tentative réussie par Manu Larcenet. En confiant les clés à Wilfrid Lupano, on pouvait se douter que l’humour et la dérision seraient encore au rendez-vous. Le scénariste des Vieux fourneaux ne s’en est donc pas privé et joue la carte du second degré du début à la fin, sans toutefois oublier d’imaginer une aventure spatiale tout à fait dans l’esprit des récits de Pierre Christin. De façon très appuyée mais pas lourde, il use de ses thèmes favoris pour brocarder la société, es magouilles industrielles et ses dérives financières, tout en parodiant gentiment certains aspects de la série (Laureline en icone sexy de la galaxie, Valérian en agent obéissant et malchanceux). Les amateurs du style du scénariste devraient se régaler, ses détracteurs trouveront à redire, mais tout le monde appréciera le trait fabuleux de Mathieu Lauffray, qui étale tout son talent dans le moindre recoin de chaque case. Avec le dynamisme qu’on lui connait, il s’approprie les personnages de Jean-Claude Mézières sans les dénaturer et illustre l’espace et les quelques planètes visitées avec une maestria spectaculaire.
Un one-shot délirant, plein d’esprit, de souffle et de clins d’œil.
Arnaud Gueury
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