Titre : Livre 1
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Carlos Ruas
Éditeur : Danaé
Parution : Avril 2018
Prix : 17,95€
Au commencement, il n’y avait rien. Dieu créa alors les cieux et la Terre. Puis Dieu dit : « Que la lumière soit ! »… et la lumière fut. Par contre, la Terre était un peu trop plate aux yeux du seigneur. Alors, Dieu la mit en boule pour mieux la jeter… et la Terre fut. Dieu commença à se poser des questions existentielles… alors il créa Adam pour y voir plus clair. Mais si Dieu a fait l’Homme à son image, alors ils n’ont pas fini de se poser des questions ! Pour chaperonner ces deux grands enfants et tenir compagnie à Adam, Dieu créa la Femme, Ève. Après toutes ces créations, il a pu se reposer… enfin c’est ce qu’il croyait. Entre Caïn, le fils psychopathe d’Adam et Ève au goût très prononcé pour le meurtre, et Luciraldo, l’ange modèle déchu et bouc-émissaire parfait depuis qu’il a malencontreusement contrarié Dieu, celui-ci n’en a pas finit de s’énerver, crier, rigoler, provoquer des cataclysmes terrestres. La volonté de Dieu est pénétrable.
Au commencement, il n’y avait rien. Carlos Ruas créa alors en 2009 le blog BD Um Sábado Qualquer (Un samedi quelconque). Au rythme d’un strip publié par jour, l’auteur brésilien met en scène avec humour l’un des sujets les plus sensibles au monde, la religion. Ou plutôt LES religions, car outre l’aspect religieux représenté par Dieu, Adam et Ève, Luciraldo, Caïn et Cie, leurs réflexions sur la vie les amènent à des sujets tels que l’écologie, le consumérisme, le capitalisme, que l’on pourrait également qualifier de religion tellement ils prennent une importance considérable aux yeux de l’Homme. Ce n’est jamais irrespectueux. Les strips sont très bien écrits, ils sont aussi drôles et justes qu’irréverencieux. Dieu le créateur de toute chose a l’air parfois à côté de la plaque ; Adam est un macho ne pensant (presque) qu’au sexe, Ève est une féministe ne se laissant pas faire ; quant au mal incarné Luciraldo, ce n’est seulement qu’une victime se trouvant au mauvais endroit au mauvais moment. Ce sont des clichés évidents mais bien utilisés pour poser un regard interrogatif et critique et rester ouvert d’esprit. À la sortie de cet album, le succès fut tout de suite là. Carlos Ruas reçut le premier prix du concours HQMIX 2012 (« l’Oscar » de la BD brésilienne). Malgré l’hyper-religiosité de la société brésilienne, Um Sábado Qualquer est devenu l’un des blogs les plus suivis au Brésil. La sortie en BD des livres 2, 3 et 4 n’en est qu’une preuve supplémentaire, que l’on espère bientôt découvrir en France.
Un sujet sérieux dont le ton comique nécessaire utilisé pour en parler convaincra les plus radicaux.
Geoffray Girard
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