Titre : Sérum
Scénariste : Cyril Pedrosa
Dessinateur – Coloriste : Nicolas Gaignard
Éditeur : Delcourt
Parution : Octobre 2017
Prix : 18,95€
2050. Les journées de Kader se suivent et se ressemblent : discussions holographiques avec une animatrice, entretiens des éoliennes… Un métro-boulot-dodo presque ordinaire. Mais, depuis les purges, Kader fait partie d’un programme qui lui fait ingérer un produit appelé Sérum, à cause duquel il ne peut plus dire que la vérité. Sans ambages ni fioritures, il s’est coupé du reste du monde, de sa famille, de ses collègues. Bougon et taciturne, il ne peut que ruminer le passé sans espoir d’un meilleur avenir…
Récit d’anticipation froid et déprimants, Sérum possède tous les éléments pour être une dystopie de premier plan, mais le scénario de Cyril Pedrosa risque justement de laisser de marbre, à l’image de son personnage principal. Car, si le propos est assez incisif et en phase avec les révoltes sous-jacentes de notre société, la lenteur et la longueur du récit, le manque de charisme de Kader, une utilisation pas forcément indispensable du fameux Sérum et une conclusion assez opaque ne semblent pas être un atout, si bien qu’on peine à s’enthousiasmer. De son côté, Nicolas Gaignard offre un graphisme très sobre dans sa composition et son découpage, plus audacieux dans sa mise en couleurs. La confrontation avec quelques autres œuvres du même registre ne sera malheureusement pas à l’avantage de cet album qui ne tient pas toutes ses promesses.
Une anticipation sociale et politique pas très convaincante.
Arnaud Gueury
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