Titre : Tome 1
Scénariste : Donny Cates
Dessinateur : Lisandro Estherren
Coloriste : Dee Cunniffe
Éditeur : Delcourt
Collection : Contrebande
Parution : Avril 2018
Prix : 15,95€
Depuis plusieurs décennies, la famille Bowman fait profil bas à Sulphur Springs, une ville perdue du fond du Texas. Ces éleveurs de bovins en lien avec un restaurant de grillades essaie de rester le plus loin possible des autres ploucs du coin. Et pour cause, ce sont des vampires. Mais ils ont choisi de suivre un autre mode de vie, à base de sang de bœuf et de calme. Pourtant, des années de paix vont voler en éclats suite à la virée en ville des trois enfants du patriarche. Car, au lever du jour, le plus jeune d’entre eux est retrouvé pendu et carbonisé dans leur ferme, tandis que le révérend s’est fait tabassé. Avant que chacun comprenne ce qu’il s’est passé, la guerre est déclarée…
« Vu que c’est l’est du Texas, ça ressemblera à ça jusqu’à ce que ce soit aplati par une grosse tornade ou cramé par un feu de forêt. Dans tous les cas, nous, on sera encore là. Comme une colonie de putains de cafards. »
Alors qu’on croit qu’un genre a été usé jusqu’à la corde, une création déboule et montre qu’on peut trouver de nouvelles idées pour dépoussiérer tout ça. Donny Cates, une valeur montante de la scène comics outre-atlantique, propose donc sa propre version du mythe vampirique, assaisonné de thématiques très personnelles puisque le scénariste est un enfant du Texas profond (pléonasme ?) dont l’histoire familiale particulièrement dure lui a inspiré cette série, comme il l’explique en épilogue. Dès le titre, le curseur qualité est placé haut. Car, si Redneck (« cou rouge ») est évidemment un terme équivalent à notre péquenaud national, il fait également penser à l’état d’une nuque ayant croisé des crocs voraces. Le reste est aussi bien trouvé, avec des personnages ambivalents et attachants, malmenés par leur état et des rancunes séculaires, une intrigue forte et surprenante, et un trait à l’unisson. Bien mieux mis en valeur que sur The Last Contract, dont le scénario était plus paresseux, le style du dessinateur argentin Lisandro Estherren fait merveille par sa nervosité, tandis que les couleurs de Dee Cunniffe donnent une vraie identité à ce premier tome.
Une série très prometteuse qui ne plaira pas seulement aux fans d’histoires de vampires.
Arnaud Gueury
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