Titre : Rencontres obliques
Scénaristes : Andreas, Raoul Cauvin, Aimée De Jongh, Dugomier, Philippe Foerster, Joseph Safieddine, Kid Toussaint, Fabien Vehlmann & Zidrou
Scénariste – Dessinateur : Clarke
Éditeur : Le Lombard
Parution : Octobre 2018
Prix : 16,45€
Avant de mourir, il y a toujours Un voile sur les vivants, un voile dans le regard. C’est ce qui est arrivé à cet homme sur la table de la morgue avec son Y grec sur la poitrine. Une victime de plus. Pour la danseuse, c’est différent. C’était La fin dans sa tête, comme si elle avait rencontré Le mange-lumière ou Lucifer. Un truc improbable à l’image d’Orphée au Paradis. Sans compter Le poids du silence qui n’est pas sans miner l’esprit. Toutes ces pensées qui rendent Les nuits solides font que Mon corps est las. De plus, même si je reste Fidèle à Diane, Nos rythmes s’éloignent. Bientôt la séparation ? À l’instar de celle inéluctable des Mères porteuses avec leurs enfants. Pourtant Ensemble, nous vivions Un amour idéal sans être Les jouets d’Une vie de souvenirs. Désormais, je me sens tel le garçon dans le labyrinthe, Les arpenteurs d’équilibre ou pire, comme un cosmonaute perdu dans l’espace à bord de son Falcon 3. À chercher une issue, C’est une question de vie ou de mort !
Pour nous remettre dans l’ambiance fantastique, extraordinaire, glauque et noire de ses saynètes, Clarke les introduit par un quatre cases d’une efficacité plus que redoutable. L’auteur nous remet au diapason en seulement quatre cases, c’est juste hallucinant ! Tout autant que les histoires en quatre planches de quatre cases qui composent ce troisième opus des Réalités obliques. La petite nouveauté – qui apporte un plaisir supplémentaire en regard de Réalités obliques et Mondes obliques – se situe au niveau du scénario de certaines d’entre elles. En effet, Clarke a invité des pointures à lui écrire un récit chacun. De manière à ce qu’ils rentrent dans ses « réalités » alors que l’on ne les attendait pas sur ce terrain-là. Les exemples les plus marquants sont certainement ceux de Raoul Cauvin (Les Femmes en blanc) et de Dugomier (Les Enfants de la Résistance). Et le résultat est juste parfait ! Inéluctablement, nous retrouvons les plumes de maîtres du glauque ou encore du scénario à tiroirs bien complexe comme Philippe Foerster (Styx) ou Andreas (Capricorne). Sans surprise, Zidrou (Horizontale), qui sait écrire sur tous les sujets avec justesse, est de la partie. À leurs côtés, Fabien Vehlmann (Spirou et Fantasio), Kid Toussaint (Brûlez Moscou), Aimée De Jongh (L’Obsolescence programmée de nos sentiments) et Joseph Safieddine (Monsieur Coucou) ne font pas pâle figure, loin de là ! Car les auteurs, tout en se pliant aux contraintes d’écriture, imaginent des peurs d’une manière tout aussi marquante que l’instigateur de ces rencontres obliques. Ce dernier met d’ailleurs l’ensemble en images – via un noir et blanc – avec une virtuosité des plus glaçantes. Saluons également la très belle conception graphique de la série réalisée par Rébekah Paulovich.
Une série jubilatoire et hors norme !
Stéphane Girardot
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