Titre : Princesse Caraboo
Scénariste : Antoine Ozanam
Dessinatrice – Coloriste : Julia Bax
Éditeur : Le Lombard
Parution : Mars 2016
Prix : 14,99€
Comté de Gloucestershire, 1817. Le commandeur Hill se rend chez Monsieur Worrall, un riche banquier, pour lui demander un service. Ce dernier souhaiterait lui confier une jeune fille à l’allure étrange que le cordonnier d’Almondsbury lui a amenée. Le magistrat du comté accepte avec enthousiasme de l’accueillir alors que la plupart des gens de son entourage, à l’instar de Friksos le majordome, sont plus méfiants à son égard. En effet, ils sont persuadés qu’il ne s’agit que d’une mendiante qui essaye de les abuser. Et le fait qu’elle ne parle pas la langue de Shakespeare ne fait que conforter ce ressentiment. En plus du fait, qu’elle soit très pieuse, monte aux arbres et possède un corps tatoué. Cependant, Elizabeth Worral arrive à établir un lien qui lui permet de connaitre le nom de la pauvresse. Elle s’appelle Caraboo. Mais qui est-elle réellement ? Pour le découvrir, l’inspecteur Jim Darrow est chargé de l’enquête complémentaire initiée à la demande des autorités compétentes de Bristol.
Après le superbe Journal d’Anne Frank basé sur des écrits bien réels, Antoine Ozanam nous offre ce Princesse Caraboo où le scénariste fait appel à son imagination – en grande partie – eu égard au peu d’informations concernant le personnage. Certes, il y a bien le film de Michael Austin datant de 1994 mais l’auteur n’en a certainement pas tenu cas afin de se libérer de toute entrave dans son exercice. Et il a bien fait car cet album est d’une fraîcheur incroyable. Une belle performance scénaristique qui offre un divertissement de qualité et où se mêlent aventure, suspense, sentiments et amitié. Le tout étant traité avec une sensibilité tangible, humaine qui n’oublie pas la discrimination dont fait l’objet l’héroïne. Que dire du dessin de Julia Bax, que nous avons pu apprécier dans Pink Daïquiri, si ce n’est qu’il est complètement à la hauteur du récit. La dessinatrice brésilienne nous gratifie d’un dessin tout en tendresse où les variations chromatiques viennent appuyer judicieusement le ressenti de la mystificatrice meurtrie. Un dossier de cinq pages sur la genèse de l’histoire, écrit par le Sieur Ozanam, parachève l’oeuvre.
Un superbe album ! Lisez-le, vous ne le regretterez pas !
Stéphane Girardot
Réagissez !
Pas de réponses à “Princesse Caraboo”