Titre : Le conflit israélo-palestinien. Deux peuples condamnés à cohabiter.
Auteur : Vladimir Grigorieff
Dessinateur – Coloriste : Abdel de Bruxelles
Éditeur : Le Lombard
Collection : La Petite Bédéthèque des Savoirs
Parution : Mai 2017
Prix : 10€
Une fois n’est pas coutume, ce sont Nathalie Van Campenhoudt et David Vandermeulen, respectivement éditrice et directeur de la collection La Petite Bédéthèque des Savoirs, que nous retrouvons en grande discussion avec le poète, philosophe et pacifiste Vladimir Grigorieff. Le duo éditorial souhaite relever un défi – et non des moindres – avec son aide et son talent reconnu de vulgarisateur. En effet, Nathalie et David veulent expliquer aux lecteurs – non spécialistes – de manière courte, claire, digeste et non partisane un des conflits les plus complexes qui puissent exister, le conflit Israélo-Palestinien, de manière à les mener par la suite à une réflexion personnelle sur le sujet. Le tout, sous la forme d’une bande dessinée de quatre-vingt-six planches. Bien que la tâche semble assez ardue, Vladimir se lance avec passion dans son exposé qui commence durant la période de l’Empire Ottoman – entre 1516 et 1917 – et n’a pas vraiment de fin car, comme chacun le sait, ce conflit est malheureusement toujours d’actualité.
Cet album est un véritable défi et c’est en étant pleinement conscient de ce fait qu’il a été réalisé. Il faut avouer que le conflit Israélo-Palestinien, dont le début se situe bien avant la fondation de l’État d’Israël (le 14 mai 1948), est devenu tellement complexe au fil du temps qu’on y perd son latin. Et force est de constater que le challenge est relevé haut la main tant l’angle d’approche utilisé y est pertinent. En effet, Vladimir Grigorieff a choisi de faire une sorte de déroulé chronologique afin de cibler le point de départ du conflit, passer en revue toutes ses grandes étapes comme par exemple les guerres que se sont livrés israéliens et palestiniens (La guerre des six jours, La guerre du Kippour, etc…), introduire les hommes clés de part et d’autre, ou encore, présenter les différents types de sionismes. Avec neutralité mais sans langue de bois, tout est dit avec une clarté qui permet à n’importe quel quidam de mieux saisir les tenants et les aboutissants de cet affrontement qui parait sans solution. Mais surtout, cela donne réellement envie d’aller plus loin dans la réflexion. Le philosophe termine tout de même, malgré le pessimisme général, sur une note d’espoir venant de la société civile (la solution au conflit viendra-t-elle du peuple judéo-arabe lui-même ?) et non des politiques. C’est Abdel de Bruxelles (La Revue Dessinée) qui a été choisi pour illustrer ce dix-huitième opus de La Petite Bédéthèque des Savoirs. Le dessinateur utilise et alterne judicieusement plusieurs styles graphiques afin de ne pas lasser le lecteur en regard de la masse importante d’informations distillées. Une prestation qui sert parfaitement les propos. Vous apprécierez les mises en scènes d’introduction et de conclusion où apparaissent Nathalie Van Campenhoudt (Un sympathique hommage à l’éditrice aux choix éditoriaux de qualité qui a beaucoup apporté à la collection et a rejoint les éditions Casterman depuis le mois de mai) et David Vandermeulen, ainsi que celles où les miniatures des auteurs échangent en se déplaçant dans les cases.
Chaque album de la collection est de très grande qualité. Le conflit Israélo-Palestinien fait sans aucun doute partie des meilleurs !
Stéphane Girardot
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