Titre : Neige d’amour – La Légende de Yuki Onna
Scénariste – Dessinateur : Makoto Aizawa
Éditeur : Asiatika
Parution : Avril 2017
Prix : 8€
Au cours d’un exercice de combat hivernal, Sakai, un soldat, fait la rencontre d’une jeune femme du nom de Neige qui chamboule à jamais sa vie. Alors que lui et son collègue blessé attendaient patiemment les secours dans une cabane au milieu des bois, elle est entrée en chantonnant et prit la vie de son ami. Comment a-t-elle fait ? Était-ce un cauchemar ? Le retour à la réalité est difficile pour Sakai qui se désociabilise peu à peu. Sa rencontre avec Yuki, une jolie fille assise sous la pluie essayant d’échapper à son destin, va le remettre dans le droit chemin. Des sentiments amoureux vont très vite apparaître et une nouvelle vie va s’offrir à eux, jusqu’à ce que le passé les rattrape.
Ce livre conte une légende que les Japonais connaissent bien, celle de la femme des neiges. C’est une histoire qui est plutôt triste car un humain épouse une femme non humaine (sans savoir qu’elle ne fait pas partie du même monde que lui) et tous les deux se séparent d’une manière assez violente. Makoto Aizawa est un jeune mangaka ayant reçu le 6 ème prix du « mangaka débutant » en 2015 au Japon. À travers son récit, il offre au lecteur un mythe très peu connu par les Européens. Le lecteur ne pourra pas se douter que c’est un dessinateur et scénariste venant de débuter dans le métier car sa main est assurée et son histoire nous tient en haleine.
Lorsque l’on déterre les démons du passé, il ne faut pas croire que des choses positives arriveront.
Priscilla Fouché
Incontestablement, c’est la maturité du dessin de ce mangaka débutant qu’est Makoto Aizawa qui étonne en tout premier lieu lors de la lecture de ce seinen. L’auteur propose une fine prestation graphique qui porte l’interprétation de cette légende japonaise méconnue des européens avec beaucoup de poésie et de dramaturgie. Certaines scènes font très bien ressentir le fait que Yuki Onna est, d’un point de vue psychologique, la personnification de l’hiver et la concrétisation de la peur inspirée par les blizzards. Un yōkai cruel qui se laisse aussi la possibilité d’avoir de bons côtés. Le lecteur aura même l’impression de voir des séquences de films comme The Ring sans le côté horrifique ou encore Rêves d’Akira Kurosawa et Ishirō Honda. Tout est basé sur le suggestif et le ressenti. De plus, un cahier bonus de neuf pages agrémenté d’illustrations commentées par Makoto Azaiwa vient apporter quelques précisions sur son travail.
Les éditions Asiatika ont eu le nez creux en publiant cet auteur dont nous entendrons probablement parler dans le futur.
Stéphane Girardot
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