Titre : La Vraie Vie des Fabuleux Killjoys
Scénaristes : Gerard Way & Shaun Simon
Dessinatrice : Becky Cloonan
Coloriste : Dan Jackson
Éditeur : Delcourt
Collection : Contrebande
Parution : Novembre 2014
Prix : 17,95€
La corporation tentaculaire BL/Ind a mis une main de fer sur les restes d’un monde au bord de la disparition, réglant tous les aspects de la vie des habitants de Battery City. Elle a même réussi à éliminer sa principale menace depuis plus de dix ans, un groupe d’idéalistes qui se faisaient appeler les Killjoys. A Bat City, la terreur a muselé chaque citoyen, qui s’est vu retirer ses privilèges les uns après les autres. Mais en dehors, dans un désert inhospitalier où la mort rôde, quelques dissidents survivent. En entretenant la mémoire des Killjoys, ils espèrent un signe qui leur donnera l’espoir. Celui-ci intervient lorsque réapparaît la petite fille que les rebelles avaient protégé au prix de leur vie, faisant d’elle une figure messianique…
Il y a plusieurs années, Gerard Way, leader du groupe My Chemical Romance et scénariste de comics (Umbrella Academy) avait vu son ami Shaun Simon le rejoindre pour une tournée. Au cours de celle-ci, les deux complices ont commencé à ébaucher une petite histoire dans un monde post-apocalyptique classique. L’idée de l’adapter au format bande dessinée était évidente, mais le temps a passé et le chanteur a exploité les personnages dans un nouvel album-concept dont ils sont les héros, Danger Days: The True Lives of the Fabulous Killjoys. Deux clips leur ont ainsi donné vie, Na Na Na et Sing, avec les membres du groupe dans le rôle des Killjoys et le brillant scénariste Grant Morrison en tant que Korse, leur ennemi implacable. Si l’histoire se concluait sur leur disparition, Way et Simon tenaient pourtant à leur comics. Ils ont donc prolongé cet univers par une suite, qui peut facilement se lire indépendamment, dans laquelle la jeune fille a grandi et va venger ses amis. Si cette volonté de poursuivre l’aventure sur un autre support est louable, le récit est confus et part sur trop de pistes parallèles qui ne se croisent pas. Dommage car Korse se révèle plus intéressant que les autres et aurait pu porter seul l’histoire. Becky Cloonan, avec son trait à l’encrage très épais, réussit à donner un peu de corps à cette mini-série inégale et à la fin décevante.
Un album épais, de belle facture, mais au contenu un peu déroutant et pas souvent maîtrisé. Espérons que Gerard Way pourra enfin se consacrer à la suite de l’excellent Umbrella Academy.
Arnaud Gueury
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