Titre : Nouvelle vague
Scénariste – Dessinateur : Éric Warnauts
Dessinateur – Coloriste : Raives
Éditeur : Le Lombard
Collection : Signé
Parution : Septembre 2016
Prix : 14,99€
1961. Alors que les troupes du colonel Mubutu ont lancé une offensive avec l’aide des paras belges, les forces pro-lumumbistes retournent leur colère contre les résidents blancs de Bukavu. Nombreux sont les européens brutalisés et arrêtés par les rebelles venus en nombre sans compter les émeutiers qui mettent tout à sac. C’est le chaos dans la ville. Thomas Deschamps qui avait réussi à atteindre sa maison et retrouvé Hortense, disparait à ce moment-là. A Bruxelles Joseph essaye de faire jouer ses relations pour le retrouver. Tout comme Lucie essaye d’utiliser ses contacts à la C.I.A. depuis Berlin. D’ailleurs, la situation se tend également de ce côté-ci entre russes et américains. Et en une nuit, un mur séparant la ville en deux est dressé pour bloquer les points d’accès vers l’ouest aux « déserteurs ». En France, l’indépendance de l’Algérie est accompagnée de nombreux attentats sanglants perpétrés par l’O.A.S. ainsi que par des répressions policières violentes. En Belgique, le ouvriers grévistes qui s’opposent à la loi unique sont repoussés par les armes. L’ère des colonies est révolue et la guerre froide s’installe. Les jours heureux tant espérés semblent s’éloigner.
Nouvelle vague scelle le diptyque Les Jours heureux et, par la même occasion, la trilogie belge initiée par Éric Warnauts et Raives. Le duo a ainsi parcouru des événements marquants de la seconde moitié du XXème siècle, avec beaucoup de pertinence et de précision dans les propos, qui tiennent lieu de théâtre à la saga familiale des Deschamps. Dans cet épisode, il est question de la fin des colonies au Congo et en Algérie, de l’avènement de la guerre froide avec l’apparition du mur de Berlin et des grèves liées à la loi unique en Belgique. Des thèmes durs, graves et très proches dans le temps que le côté romancé des relations entre les protagonistes permet d’aborder avec beaucoup plus de facilité. Une approche judicieuse où les écrits d’Éric Warnauts sont toujours aussi instructifs, captivants et parfaitement complétés par la chronologie historique en fin d’album. De surcroit, ils sont engagés mais empreints de beaucoup de sensibilité. Les ambiances, les personnages et les lieux sont rendus de fort belle manière grâce au trait réaliste délivré à quatre mains par les auteurs dont Raives se réserve la mise en couleurs. L’approche chromatique du dessinateur offre un beau contrepoint en regard de la dureté des faits.
Depuis plus de trente ans, Éric Warnauts et Raives signent ensemble des œuvres marquantes à plus d’un titre. Et cette trilogie belge en est un très bel exemple.
Stéphane Girardot
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