Titre : L’Annexe : Notes de journal du 14 juin 1942 au 1er août 1944
Scénariste : Antoine Ozanam
Dessinateur – Coloriste : Nadji
Éditeur : Soleil
Parution : Janvier 2016
Prix : 17,95€
Le jour de ses treize ans, Anne Frank reçoit « le plus beau cadeau de tous les temps » : un cahier bien vite nommé Kitty, qui deviendra son journal intime. Jour après jour, elle raconte comment, de Francfort en Allemagne, sa famille arrive en Hollande en 1933. Le père d’abord, pour le travail, puis sa femme, et en dernier leurs deux filles. Dès 1940 se sont succédées les lois anti-juives qu’elle énumère, du port de l’étoile jaune à l’obligation de ne fréquenter que les écoles juives. Mais à l’âge des premiers émois, son cœur commence à s’ouvrir à de tendres sentiments. C’est une convocation pour Margot, qui n’a que 16 ans, qui va précipiter la famille dans la clandestinité. Au-dessus d’un entrepôt stockant des épices, une pièce quasiment indécelable, « l’annexe », sera leur refuge jusqu’à leur arrestation puis leur déportation. Le confinement total de la famille qui hébergera d’autres amis, de juillet 1942 à août 1944, mettra les nerfs de tous à l’épreuve. Anne a beaucoup de caractère et la promiscuité est une rude épreuve pour elle, entre désirs, rêves et peurs.
Ce roman graphique est l’adaptation de L’Annexe : Notes de journal du 14 juin 1942 au 1er août 1944, paru en 1947. Entre insouciance, légèreté et angoisses, cet écrit transcrit le vécu d’une adolescente intelligente et lucide sur son univers quotidien, qui ne comprend pas que l’antisémitisme progresse dans les foyers hollandais « qui les ont si gentiment accueillis ». Le livre traduit en plus de 70 langues et vendu à plus de 30 millions d’exemplaires par son père Otto est superbement adapté dans ce roman graphique dans lequel illustrations de Nadji et textes d’Antoine Ozanam savent s’allier sans se nuire. Les dessins se fondent et disparaissent parfois pour ne laisser apparaître que les mots, apportant, par un jeu de couleurs très délicat, les nuances des sentiments traduits par Anne. La page finale – une date : 4 août 1944 et 4 images – est d’une implacable force et d’une émotion au-delà des mots.
Superbement complété par des notes expliquant ce que sont devenues les personnes évoquées dans le livre, ce roman graphique est un témoignage historique que chacun devrait avoir lu. Si cette version permettait que plus de personnes encore puissent la lire, le témoin serait passé et l’Histoire aurait gagnée !
Aline Boyrie
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